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Homosexualité au cinéma


Homosexualité au cinéma

L’homosexualité au cinéma consiste à montrer au cinéma des situations où l'homosexualité, sous toutes ses formes, est présente et non-dissimulée.

Longtemps quasi-inexistante ou censurée, c'est une thématique qui ne s'est développée vraiment au cinéma qu'à partir des années 1960, marquées par la libération des mœurs.

Plus qu'en littérature peut-être, l'homosexualité a eu au cinéma une fonction marquée de revendication. Cela tient au fait que ce moyen d'expression s'est développé dans cette période de libération des mœurs, mais aussi peut-être à ce que les images permettent de toucher plus directement le public. Néanmoins, la présentation de l'homosexualité, sous toutes ses formes, ne se résume pas à son illustration ou à sa défense. Le tournant en ce domaine, grand-public, semble avoir été atteint en 2006 par Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee qui, par son succès mondial, le nombre impressionnant de récompenses et les réactions qu'il a déclenchées, a permis sans doute d'atteindre une nouvelle dimension à ce genre, un impact social avec un vaste écho. Deux ans plus tard, avec Harvey Milk de Gus Van Sant, pour lequel Sean Penn remporte l'Oscar du Meilleur acteur, « c'est le premier film hollywoodien grand public où le personnage est gay sans s'excuser de l'être ».

Les formes que peut prendre l'homosexualité au cinéma sont donc, de façon schématique, au nombre de trois :

* revendicatrice : c'est une fonction bien représentée à partir des années 1990. Citons en vrac Fucking Åmål, Before Night Falls, Memento Mori (qui peut paraître timide à des yeux occidentaux mais marque un grand pas en avant en Corée du Sud)

* esthétique : on a un prototype de cette homosexualité « distanciée » avec Persona d'Ingmar Bergman, où tout se résume à un jeu de reflets, d'ombres et d'illusions ; le même fonctionnement se retrouve dans Mulholland Drive de David Lynch

* jouissive : cette dernière fonction peut inspirer le meilleur comme le pire, du Théorème de Pier Paolo Pasolini au Caravaggio de Derek Jarman en passant par Tabou de Nagisa Ōshima. Il s'agit souvent (mais pas toujours) de films faits par des homosexuels pour un public homosexuel, ce qui les rend parfois un peu répétitifs.

Proches de la fonction revendicatrice mais un peu à part, certains films se contentent de montrer sans vraiment juger, comme My Beautiful Laundrette de Stephen Frears. (Wikipédia)

mardi 22 février 2011

La León (2007)


Sortie en France 11 juillet 2007
France, Argentine
Réalisateur : Santiago Otheguy
Drame
85 mn

Distribution :

Jorge Roman (Alvaro), Daniel Valenzuela (El Turu), José Muñoz (Iribarren), Daniel Sosa (Le Père De Gadea), Ana Maria Montalvo (La Mère De Gadea), Aida Merel (Libraire), Diego Quiroz (Julio Le Marin), Jimena Covaco (Laura), Alfredo Norberto Rivas (Misionero I), Juan Carlos Rivas (Misionero Ii), Mirta Rivas (Misionero Femme), Esteban Gonzalez (Misionero Roman), Alberto Rivas (Misionero Frère Ii), Lorena Rivas (Misionero Fille), Marco Woinski (L'Allemand), Elba Estela Vargas (La Mère De Laura).

Synopsis :

Dans un labyrinthe de rivières et de ruisseaux, monde sensuel et sauvage, Alvaro mène une vie humble et solitaire, la pêche et la coupe des roseaux constituant son labeur quotidien. Son homosexualité et sa passion pour les livres font de lui un personnage à part parmi les habitants de cette région d’Argentine perdue dans le temps. Le seul lien entre ce territoire sans frontières définies et la ville est constitué par "El Leon". Ce bateau-bus est piloté chaque jour par El Turu, un homme violent et autoritaire, devenu le relais incontournable de toute communication entre les habitants. El Turu voit la différence d’Alvaro comme une menace et semble déterminé à le harceler…

Secrets de tournage

Un premier film

La León est le premier long métrage réalisé par Santiago Otheguy. Auparavant, il avait travaillé sur plusieurs courts métrages, des campagnes télévisées et aussi deux documentaires.

Un héros : le Delta de Paraná

Mythique à l'époque de la conquête espagnole, le Rio Paraná est le fleuve le plus vaste du monde. Il prend sa source au Brésil, redescend ensuite jusqu'en Argentine puis rejoint le Rio Uruguay, avant de se déverser à hauteur de Buenos Aires dans le Fleuve de l'Argent (Rio de la Plata). C'est là qu'il se divise en de multiples affluents pour former le Delta du Paraná, plein de méandres aquatiques. Dans La León, ce lieu joue un rôle à part entière et participe à toute l'esthétique du film, autant par son immensité que parce qu'il est aujourd'hui désertifié. "Je voulais écrire un film où la nature jouerait un rôle majeur. J'ai choisi le Delta du Paraná en Argentine et son labyrinthe de rivières, sa nature luxuriante et indomtée, ses habitants épars et silencieux" explique le réalisateur Santiago Otheguy.

Des hommes lâchés dans la nature

Au sein de cet univers de dédales et de solitudes, le réalisateur a choisi de confronter deux êtres humains très différents. Dans La León les relations humaines se calquent d'ailleurs sur le rythme même de la nature. "Dans ce monde j'ai imaginé deux hommes, comme deux forces contraires, qui vont s'opposer jusqu'à l'affrontement. Mon but était de capter les pulsions qui animent les êtres. Je voulais une histoire qui avance comme les eaux du fleuve, comme un lent courant, irréversible, impossible à remonter."

Débutants et professionnels

La majorité des personnages de La León sont joués par des habitants de la région du Delta de Paraná. Seuls les deux rôles principaux sont tenus par des comédiens professionnels. Jorge Roman incarne le rôle d'Alvaro et Daniel Valenzuela interprète El Turu. Tous deux sont issus du Nouveau Cinéma Argentin.

Un univers à l'horizontal

Afin de représenter le Delta dans toute sa splendeur et tel qu'on le voit à l'oeil nu, Santiago Otheguy savait quelle format de projection il se devait d'utiliser. "J'ai construit le film comme un western dont l'action se situerait dans un désert d'eau. Ce désert, ce monde horizontal, m'est apparu comme devant être capté en format cinémascope, le seul à pouvoir rendre compte de l'immensité et de l'absence de limites de ce territoire."

Du Blanc et du noir

Une grande partie de l'esthétique de La León repose sur l'utilisation du noir et blanc. Dans l'esprit du réalisateur, ce choix impose de suite une certaine liberté dans la manière de représenter le réel et permet ainsi de s'éloigner du style documentaire. "Le Delta du Paraná apparaît alors comme un territoire hors du temps, hors de tout référentiel géographique où le récit prend une autre dimension et révèle, sans pour autant forcer l'interprétation, des sujets comme la peur de l'autre, la discrimination, le pouvoir et la frustration. Le Delta est représenté comme un territoire à prendre, comme un pays à bâtir..."

De l'immobilité pour fixer le mouvement

Santiago Otheguy a beaucoup réfléchi sur la manière de tourner les plans de La León. Il a finalement pris le parti de faire des plans fixes afin de contraster avec l'univers mobile dans lequel les personnages sont englobés. "Le monde d'Alvaro et du Turu bouge et dérive sans cesse tandis que la caméra l'observe, immobile. J'ai, la plupart du temps, filmé à distance car je voulais perturber le moins possible l'objet filmé."
Récompensé à Berlin

La León a été primé au Festival de Berlin 2007. Le film a reçu la Mention spéciale Teddy Award, une section qui récompense les films s'intéressant à l'homosexualité.  (AlloCine)


Bande-annonce.


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Caramel (2007)


Sortie en France : 15 Août 2007
Titre original : Sukkar banat 
Liban, Fance
Réalisatrice : Nadine Labaki 
Comédie dramatique
95 mn

Distribution :

Nadine Labaki (Layale), Yasmine Elmasri (Nisrine), Sihame Haddad (Rose), Joanna Mkarzel (Rima), Aziza Semaan (Lili), Gisèle Aouad (Jamale), Ismaïl Antar, Adel Karam, Fadia Stella (Christine), Siham Fatmeh Safa.

Synopsis :


A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent, se parlent et se confient. Layale est la maîtresse d'un homme marié. Elle espère encore qu'il va quitter sa femme. Nisrine est musulmane et va bientôt se marier. Mais elle n'est plus vierge et s'inquiète de la réaction de son fiancé. Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes, en particulier cette cliente qui revient souvent se faire coiffer. Jamale est obsédée par son âge et son physique. Rose a sacrifié sa vie pour s'occuper de sa soeur âgée. Au salon, les hommes, le sexe et la maternité sont au coeur de leurs conversations intimes et libérées.

Secrets de tournage.

Premier long métrage

Caramel est le premier long métrage de la Libanaise Nadine Labaki. Elle avait auparavant réalisé un court-métrage de fin d'études, 11 rue pasteur, qui obtient le prix du meilleur court-métrage à la Biennale du Cinéma arabe de l'lnstitut du Monde Arabe à Paris en 1998. Elle tourne ensuite des spots publicitaires et de nombreux clips musicaux pour de célèbres chanteuses du Moyen-Orient, pour lesquels elle obtient des prix en 2002 et 2003. En 2004 La Résidence du Festival de Cannes, qui accueille chaque année, au cours de deux sessions successives de quatre mois et demi, six réalisateurs étrangers afin de les encadrer, de mettre au point l'écriture de leur scénario et de préparer la réalisateur de leur film, lui donne l'occasion de développer un projet de premier long intitulé Caramel.

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs

Caramel a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2007.

La double signification du titre

Nadine Labaki a choisi le titre Caramel pour deux raisons, la première en rapport au salon de beauté où se déroule le film, la seconde est une métaphore de l'hypocrisie du système traditionnel oriental face au modernisme occidental dont souffrent les héroïnes : "C'est la pâte épilatoire faite à la manière orientale : un mélange de sucre, de citron et d'eau que l'on fait bouillir jusqu'à ce qu'il devienne du caramel. On étale ce mélange sur du marbre pour qu'il refroidisse un peu. Et l'on en fait une pâte qui sert à épiler. Mais Caramel c'est aussi l'idée du sucré-salé, de l'aigre-doux, du sucre délicieux qui peut brûler et faire mal", explique la réalisatrice.

Le choix du salon de beauté

Le choix du salon de beauté comme lieu central de l'action n'est pas fortuit. "C'est un lieux où, même si l'ont est regardé dans ce qu'on a de plus intime, on n'est jamais jugé. La femme qui nous épile nous voit nue, au sens propre comme au figuré, car c'est un moment où l'on ne triche pas. Peu à peu, on lui raconte notre vie, nos peurs, nos projets, nos histoires d'amour etc." explique la réalisatrice.

Des comédiennes non-professionnelles

Nadine Labaki incarne également un des personnages principaux de Caramel, nommé Layale. La réalisatrice a volontairement choisi des comédiens amateurs. Elle commente : Yasmine Elmasri qui interprète Nisrine est une amie de la réalisatrice qu'elle a rencontrée à Paris aux Beaux-Arts et dans des cours de Danse orientale : "Tout son travail, son combat même, est autour du corps de la femme. Nisrine ne pouvait être qu'elle". Joanna Mkarzel qui joue Rima, s'occupe de gestion dans une grande entreprise d'électroménager "J'ai été très vite convaincue et séduite par son côté spontané et vivant". Gisèle Aouad qui incarne Jamale, est secrétaire de direction "Elle a une personnalité généreuse et extravertie qui correspond bien au rôle". Sihame Haddad qui incarne Rose est femme au foyer "j'ai tout de suite beaucoup aimé sa personnalité, très touchante malgré sa retenue". Enfin, Siham Fatmeh Safa qui joue cette anonyme qui symbolise la femme parfaite aux yeux des hommes est une musulmane chiite mariée à 13 ans, et qui vit seule aujourd'hui. "Elle dégage ce mystère dont j'avais besoin pour le personnage".

L'histoire de Lili

Pour écrire le personnage de Lili Nadine Labaki s'est inspirée d'une femme dont on lui avait raconté l'histoire : cette jeune fille était tombée amoureuse d'un officier français qui, lorsqu'il est parti, lui a écrit des lettres tous les jours, qui lui ont toutes été confisquées par sa famille. Malheureusement elle l'a découvert trop tard et est devenue une vieille fille un peu folle qui ramasse tout ce qui, de près ou de loin ressemble à une lettre. Le choix de Aziza Semaan pour incarné Lili est le fruit d'une rencontre fortuite : "Aziza Semaan doit avoir dans les 85 ans. J'étais désespérée (...) quand je l'ai aperçue dans la rue un Vendredi Saint. Tout de suite je me suis dit que c'était la Lili dont je rêvais. C'est une chrétienne qui ne parle qu'arabe et qui est à la fois très sage et très rigolote."

L'homme sans visage

Le seul personnage masculin dont on ne voit pas le visage est l'amant : "C'est volontaire car le modèle du mari qui a une maîtresse existe dans tous les pays du monde". C'est également le seul homme antipathique du film.

Des personnages masculins idéalisés

Bien que Caramel défende l'émancipation et les droits des femmes, le film ne témoigne pas d'un ressentiment envers les personnages masculins. "Dans le films ils sont tous sympathiques (...) Les hommes sont, en fait, comme j'aimerais qu'ils soient. Le policier romantique surprend par sa sensibilité. Charles, l'homme âgé qui tombe amoureux de Rose est élégant, touchant et son regard sur Rose est plein de tendresse." commente Nadine Labaki. (AlloCine


Bande-annonce.


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Quand Chuck rencontre Larry (2007)


Sortie en France 29 août 2007
Titre original : I Now Pronounce You Chuck And Larry
USA
Réalisateur : Dennis Dugan
Comédie
110 mn

Distribution :

Adam Sandler (Chuck Ford), Kevin James (Larry Allensworth), Jessica Biel (Alex Mcdonough), Dan Aykroyd (Capitaine P. Tucker), Steve Buscemi (Clinton Fitzer), Candace Kita (L'Asiatique), Richard Chamberlain (Banks), Nicholas Turturro (Tony), Jim Ford (Un Criminel), John Boyd (Un Criminel), Cole Morgen (Eric), Shelby Adamowsky (Tori Valentine), Dante Henderson (Un Danseur), Ving Rhames (Duncan), Gary Valentine (Karl), Rob Corddry (Jim), Jonathan Loughran (David Nootzie), Peter Dante (Tony Paroni), J.D. Donaruma (J.D.), Michael Buscemi (Higgy), Cole Morgen (Eric Valentine), Shelby Adamowsky (Tori Valentine), Brad Grunberg (Bernie), Rebecca O'Donahue (Darla).

Synopsis :

Chuck Levine et son copain Larry Valentine font honneur à la confrérie des sapeurs pompiers de Brooklyn par leur bravoure et leur sens du devoir. Rien n'arrête ces solides gaillards, liés par une amitié et une solidarité à toute épreuve. Larry, veuf, n'a qu'un but dans la vie : la protection et l'éducation de ses deux jeunes enfants ; Chuck, cavaleur impénitent, n'a qu'une ambition : continuer à mener sa vie de célibataire endurci.
Ayant sauvé la vie de Chuck au cours d'une intervention à haut risque, Larry sait qu'il peut tout exiger de lui. Cela tombe bien, car il a un grand service à lui demander... Sachant qu'il est interdit à un parent seul de souscrire une assurance-vie pour ses enfants, Larry aurait besoin de se marier en toute hâte. Mais un mariage blanc demande une confiance aveugle entre partenaires. Chuck est le seul à répondre à ce critère : ne voudrait-il pas cosigner
l'assurance à titre de... compagnon de Larry. Facile, assure ce dernier. Et personne n'en saura rien.
Mais lorsque le bureaucrate Clint Fitzer se mêle de vérifier le statut des deux prétendus pacsés, l'affaire éclate au grand jour et fait la "une" de tous les journaux...

Secrets de tournage.

Dennis Dugan / Adam Sandler : quatrième !

Le réalisateur Dennis Dugan est un familier d'Adam Sandler et du producteur Jack Giarraputo. Il a déjà réalisé pour leur société de production Happy Madison Happy Gilmore, Big Daddy - deux films dans lesquels a joué Adam Sandler - et The Benchwarmers. "C'est le quatrième film que nous faisons ensemble en dix ans, explique le réalisateur. Autant dire que nous nous connaissons bien. Lorsque vous travaillez avec Adam, vous découvrez vite que ce n'est pas un acteur qui se fait plaisir en produisant, mais un vrai créateur, qui écrit, produit, développe, travaille au montage, à la musique, etc."

Deux frangins au casting

Deux des coéquipiers du "couple" sont interprétés par le comique Gary Valentine et Michael Buscemi, ces deux acteurs n'étant autres que les frères respectifs de Kevin James et Steve Buscemi, également présents au casting.

De Saturday Night Live aux sapeurs pompiers

Plusieurs anciens de Saturday Night Live et divers amis font de brèves apparitions dans le film, tels Rachel Dratch, Robert Smiger, David Spade, Rob Schneider, Dave Matthews et Lance Bass. Les producteurs ont également engagé quantité de vrais sapeurs pompiers : "On en avait besoin, notamment pour conduire les véhicules qui ne sont guère aisés à manoeuvrer, et nous avons jugé utile de nous entourer de pros."

Une équipe technique habituée aux facéties d'Adam Sandler

L'équipe technique comprend de nombreux collaborateurs plus ou moins réguliers d'Adam Sandler, dont le chef opérateur Dean Semler, la chef costumière Ellen Lutter, le chef décorateur Perry Andelin Blake et le chef monteur Jeff Gourson, qui étaient déjà au générique des deux précédentes productions Happy Madison : Click et Mi-temps au mitard.

Place à l'improvisation...

Dennis Dugan, qui fut lui-même comédien, encouragea ses acteurs à improviser. Adam Sandler et Kevin James ne s'en privèrent pas, ajoutant de nombreuses plaisanteries de leur cru au texte de Barry Fanaro, Alexander Payne et Jim Taylor. "Lorsque vous avez sous la main les meilleurs acteurs, vous seriez vraiment bêtes de vous priver d'une part de leur talent, confie le réalisateur. Ces types sont réellement drôles, et si une réplique fait mouche, qui se soucie de l'auteur ?"

Entraînement au métier de sapeur pompier

Durant la phase de préparation, Adam Sandler, Kevin James et leurs partenaires s'initièrent avec les sapeurs pompiers d'El Camino à quelques facettes de ce métier multiforme : techniques de recherche et sauvetage, de lutte contre l'incendie, de maniement des ustensiles et accessoires... Le conseiller technique du film, Terry Quinn, pompier new-yorkais qui supervise aussi la série Rescue Me, les héros du 11 septembre, se rendit à Los Angeles pour préparer les comédiens et leur faire partager le quotidien des hommes du FDNY. Terry Quinn apprit aux "bleus" comment revêtir leur tenue, mettre leur casque, ajuster leur masque à air comprimé, embarquer et descendre rapidement d'un véhicule, monter à l'échelle, se servir du matériel de survie, et bien d'autres techniques indispensables. Au cours d'un exercice de simulation, Adam Sandler et Peter Dante furent même autorisés à pénétrer dans une fournaise artificielle et à utiliser leurs extincteurs sous la conduite de Terry Quinn.

Une caserne de rêve

La production découvrit la caserne idéale dans Prospect Heights, à Brooklyn. Bâtie en 1912, l'Engine 280/Ladder 132 et sa réplique constituent les décors vedettes du film. "Nous souhaitions que cette caserne fasse partie intégrante de l'histoire, et avons sillonné Brooklyn pendant plusieurs semaines avant de choisir celle-ci, indique Dennis Dugan. Durant cette période, j'ai photographié quantité de bâtiments et me suis entretenu avec maints représentants de cette confrérie adepte d'un réjouissant humour noir." (AlloCine)


Bande-annonce.

Les Amours d'Astrée et de Céladon (2007)


Année de production : 2006
Sortie en France 05 septembre 2007 
France, Italie, Espagne
Réalisateur : Eric Rohmer 
Comédie dramatique
109 mn

Distribution :

Andy Gillet (Céladon), Stéphanie De Crayencour (Astrée), Cécile Cassel (Léonide), Véronique Reymond (Galathée), Rosette (Silvie), Jocelyn Quivrin (Lycidas), Mathilde Mosnier (Phillis), Rodolphe Pauly (Hylas), Serge Renko (Adamas), Arthur Dupont (Semyre), Priscilla Galland (Amynthe), Olivier Blond (Un Berger), Alexandre Everest (Un Berger), Caroline Blotière (Une Bergère), Alain Libolt (Le Commentateur), Les Brayauds (Le Groupe De Danse), Marie Rivière 

Synopsis :


Dans une forêt merveilleuse, au temps des druides, le berger Céladon et la bergère Astrée s'aiment d'amour pur. Trompée par un prétendant, Astrée congédie Céladon qui, de désespoir, se jette dans une rivière. Elle le croit mort, mais il est secrètement sauvé par des nymphes.Fidèle à sa promesse de ne pas réapparaître aux yeux de sa belle, Céladon devra surmonter les épreuver pour briser la malédiction. Fou d'amour et de désespoir, convoité par les nymphes, entouré de rivaux, contraint de se déguiser en femme pour côtoyer celle qu'il aime, saura-t-il se faire reconnaître sans briser son serment ?

Secrets de tournage :

Quand l'ordinateur vient au secours de la voix des acteurs

Céladon est amené à se travestir ce qui conduit l'acteur Andy Gillet à prononcer "Je peux contrefaire ma voix !" avec un timbre de voix à mi-chemin entre masculin et féminin. Cette performance doit beaucoup à un logiciel, né sur un ordinateur de l'Ircam, l'institut de recherche musicale fondé en 1970 par le chef d'orchestre et compositeur Pierre Boulez. Une équipe de chercheurs a créé à partir de la voix de l'acteur, une palette de transformations allant du masculin au féminin pour satisfaire Eric Rohmer, qui voulait éviter l'aspect artificiel du doublage par une comédienne.

Présenté à Venise

Les Amours d'Astrée et de Céladon est présenté en Sélection officielle, en compétition, à la 63e Mostra de Venise.

Rohmer change d'ère

Les Amours d'Astrée et de Céladon est une adaptation de L'Astrée, roman pastoral d'Honoré d'Urfé, un récit-fleuve de 5000 pages, dont la première partie fut publiée en 1607. Quarante histoires et des centaines de personnages (bergers, bergères, druides du Ve siècle) sont contenus dans cette oeuvre-clé de l'Histoire de la Littérature française. C'est la troisième fois consécutive qu'Eric Rohmer tourne un film d'époque, Les Amours d'Astrée et de Céladon venant après L'Anglaise et le Duc qui avait pour cadre la Révolution Française et Triple Agent, film d'espionnage situé en 1936. Auparavant, il avait réalisé La Marquise d'O (1976), adaptation de l'oeuvre de Kleist, un récit qui se déroule dans l'Italie de 1799, et Perceval le Gallois (1979), adaptation du roman médiéval de Chrétien de Troyes.

Un projet de Pierre Zucca

Adapter L'Astrée est à l'origine un projet de Pierre Zucca , cinéaste méconnu, auteur entre autres de Vincent mit l'âne dans un pré et Alouette je te plumerai. Il avait proposé ce projet aux Films du Losange, la maison de production co-fondée par Eric Rohmer, mais la directrice Margaret Ménégoz avait jugé ce film trop coûteux. "Je tiens Zucca pour le cinéaste le plus important de ce qu'on appelle "la post-Nouvelle Vague -avec Jean Eustache", confie aujourd'hui Eric Rohmer, qui a dédié Les Amours d'Astrée et de Céladon au réalisateur disparu en 1995, même s'il souligne que sa propre adaptation est très différente de celle, beaucoup plus libre, de Zucca.

Modernité de "L'Astrée"

Eric Rohmer évoque sa réaction à la lecture de L'Astrée, qu'il n'a lu qu'après le décès de Zucca : "Je m'attendais à quelque chose d'assez rébarbatif et j'ai constaté que pas du tout ! Les dialogues en particulier étaient étonnemment modernes, et encore plus modernes dès qu'ils étaient dits au lieu d'être lus. Dès lors, à condition de centrer le récit sur les amours d'Astrée et de Céladon et de retrancher tout le reste, le film m'a paru tout à fait possible. Je n'ai même pas eu à moderniser les dialogues. En trouvant le terme de " profondité " dans le texte original, je me suis même dit que le mot plairait beaucoup à Ségolène Royal ! Je me suis contenté d'élaguer. C'est un texte que je me suis approprié et avec lequel je me suis senti absolument à l'aise."

Astrée, Céladon et les autres

Comme souvent, Eric Rohmer a choisi deux acteurs inconnus pour jouer les rôles principaux, Andy Gillet et Stéphanie de Crayencour -même si l'interprète de Céladon avait été remarqué dans Nouvelle chance d'Anne Fontaine. Autour d'eux, signalons la présence de deux comédiens qui se sont déjà fait un nom au cinéma, Cécile Cassel et Jocelyn Quivrin. L'extravagant Hylas a les traits de Rodolphe Pauly, acteur réalisateur qui fut le fils du couple Isabelle Huppert- Jacques Dutronc dans Merci pour le chocolat. Quatre acteurs familiers de l'univers rohmérien figurent aussi au générique : Rosette, Serge Renko (le héros de Serge Renko, ici en druide), Alain Libolt (dont on n'entend que la voix) et Marie Rivière, qui fait une furtive apparition (non créditée) au début du film...

Conte d'Urfé

Eric Rohmer évoque les similitudes entre L'Astrée et ses propres films : "Si j'ai eu envie d'adapter ce texte, c'est bien sûr que j'y ai retrouvé de nombreux motifs de mes films précédents. Par exemple, le motif central de la fidélité. Le thème est quasi-constant dans Ma nuit chez Maud aussi bien que dans Conte d'hiver, dans La Collectionneuse comme dans Les Nuits de la pleine lune. Mon unique pièce de théâtre, Le trio en mi bémol, est construite sur un suspens analogue à celui de L'Astrée. On y voit le personnage s'obstiner, de façon aussi folle que Céladon, à ne pas prononcer le mot qui déclencherait la phrase qu'il attend de son amie. Car cette phrase ne doit venir que d'elle."

L'arbre, Rohmer et la Cinémathèque

La nature tient une place très importante dans Les Amours d'Astrée et de Céladon. "(...) mon regard de cinéaste était sans cesse sollicité par la liberté de la nature", explique Eric Rohmer. "Par exemple, j'ai beaucoup aimé filmer le vent et je me suis accommodé d'une météo souvent maussade. Il fallait parfois attendre que le vent se lève et cette attente me plaisait. La nature me permettait à la fois d'être dans l'époque et d'en sortir. D'un côté, le vent faisait flotter les vêtements, en particulier les écharpes, exactement comme dans les gravures de l'époque ; et de l'autre, la splendeur de cette nature vierge conférait au récit une dimension intemporelle."  Le réalisateur s'est inspiré de grands anciens : "J'ai été formé par le cinéma muet. A la Cinémathèque. Et je pense que le cinéma a tout intérêt à puiser dans sa propre archéologie (...) le grand maître du sentiment de la nature reste bien sûr Griffith. C'est le premier à être parvenu à enregistrer le mouvement de la nature et à nous en restituer la beauté. "

Ne cachez pas ce sein...

Eric Rohmer parle de l'érotisme du film : "C'est celui du texte, ni plus ni moins. Je n'aime pas du tout les metteurs en scène, en particulier au théâtre, qui prennent leurs aises avec des textes classiques et rajoutent des nudités où il n'y en a nul besoin. Quand Honoré d'Urfé écrit que l'une de ses héroïnes dévoile un sein, je le suis à la lettre, sans en rajouter. Mais la nudité n'est pas proscrite chez Honoré d'Urfé, pas plus qu'elle ne l'était dans la peinture du temps. Je n'avais donc aucune raison de la proscrire. Le texte est d'un érotisme délicat et subtil, et il fallait le représenter avec la même légèreté. Et je me suis aperçu que je pouvais montrer au cinéma des choses qui deviendraient peut-être vulgaires, voire graveleuses, si on les racontait avec des mots d'aujourd'hui. La montée du désir, par exemple. Mais " L'Astrée " n'est pas un texte libertin. Ni un texte pervers."

Les lieux du film

L'action du livre L'Astrée se situe dans le Forez, une ancienne province française qui correpond à une partie de Loire et une partie de la Haute-Loire. Mais le cinéaste n'a pu y tourner son film, considérant que que ce lieu est aujourd'hui "trop peuplé et trop abîmé par l'industrialisation". On peut d'ailleurs lire cette information pendant le générique de début du film. Le film a donc été tourné en Auverne (dans les gorges de la Sioule) et dans le Val-de-Loire. Rappelons que dans L'Arbre, le maire et la médiathèque, Arielle Dombasle et Fabrice Luchini s'opposaient, au nom de la défense de l'environnement, à la construction d'une médiathèque dans un village...

"Hitchcock, Lang et moi"

Le réalisateur revient sur certains motifs récurrents dans son films : "Je me considère toujours comme un cinéaste hitchcockien. Or qu'est-ce qu'Alfred Hitchcock, sinon un créateur de formes ? Je ne prétends pas créer des formes comme lui, mais je constate que les motifs géométriques sont toujours très présents dans mes films. On les retrouve également chez Honoré d'Urfé, et j'ai cherché à conserver ici l'omniprésence de la figure du cercle, avec la clairière, celle de la spirale, avec le labyrinthe, ou celle du triangle, avec la hutte. Ce n'est pas quelque chose de volontaire, ce serait artificiel et sans intérêt, mais ce film s'organise autour de ces grandes figures géométriques, comme tous mes films précédents, avec l'intervention décisive du hasard (...) J'ai remarqué aussi dans " L'Astrée " les mouvements d'attraction et de répulsion, un motif constant chez Fritz Lang, autre créateur de formes. Et je veux bien que l'on dise que ce film est mon Tombeau hindou!"


Bande-annonce.

Joyeuses funérailles (2007)


Sortie en France : 19 septembre 2007
Titre original : Death At A Funeral
USA
Réalisateur : Frank Oz
Comédie dramatique
90 mn

Distribution :

Matthew Macfadyen (Daniel), Rupert Graves (Robert), Alan Tudyk (Simon), Daisy Donovan (Martha), Kris Marshall (Troy), Andy Nyman (Howard), Jane Asher (Sandra), Keeley Hawes (Jane), Peter Vaughan (Oncle Alfie), Ewen Bremner (Justin), Peter Dinklage (Peter), Thomas Wheatley (Le Révérend), Peter Egan (Victor), Angela Curran (L'Amie De Sandra), Kelly Eastwood (Katie), Gareth Milne (Edward), Brendan O'Hea (Le Fossoyeur), Jeremy Booth (Le Parent Du Défunt).

Synopsis :

Le jour des funérailles du patriarche, famille et amis arrivent chacun avec leur dose de problèmes. Daniel, le fils, va revoir son frère rival Robert, célèbre romancier parti vivre aux États-Unis. Martha, la cousine, veut à tout prix faire accepter à son père vieux-jeu son nouveau fiancé qui a accidentellement avalé une pilule hallucinogène... Mais les vraies complications commencent lorsqu'un invité mystérieux, menace de dévoiler un terrible secret de famille... Daniel et sa joyeuse bande vont user de tous les moyens pour enterrer le père... et ses confidences.

Secrets de tournage :

Le retour de Frank Oz

Frank Oz a dû attendre deux ans avant d'être de nouveau sollicité pour un projet. Il n'avait pas travaillé depuis Et l'homme créa la femme en 2004.

Drogué par accident

L'acteur Alan Tudyk, vu en 2004 dans la comédie En cloque, mode d'emploi, prête ses traits à Simon, le très sérieux fiancé de Martha (Daisy Donovan), qui, après avoir accidentellement avalé un ecstasy, part dans des délires incohérents. Pour interpréter avec justesse les aléas de cette drogue, Alan Tudyk a interrogé des gens qui en avaient pris : "Ils l'avaient vécu différemment. Je voulais reproduire les différentes phases qui jalonnent cette expérience, des plus drôles aux plus inquiétantes". Il ajoute : "Pendant les premières minutes du film, Simon est très crispé, puis il passe le reste du temps à délirer. C'est vraiment très drôle. C'était beaucoup plus complexe que je ne le pensais. C'est plus facile d'être saoul, dans ce drôle d'état où vos mouvements semblent ralentis. Alors qu'avec cette drogue, tout va plus vite et tout peut m'arriver. Simon passe par des états d'extase, de paranoïa, de peur et de toute puissance en seulement quelques heures. C'était franchement épuisant. J'avais l'impression d'être un enfant surexcité, sauf qu'on lui fait faire la sieste et que je n'ai pas eu de sieste !".

Une réaction enthousiaste

Le producteur Laurence Malkin et le jeune scénariste Dean Craig ont été surpris de la réaction très enthousiaste de Frank Oz lorsqu"ils lui ont proposé le script du film. Laurence Malkin raconte : "Lors de notre première conversation, Frank a souligné à quel point Joyeuses funérailles était à la fois très britannique et très universel par ses personnages et les situations familiales dans lesquels tout le monde peut se reconnaître. Cette idée a dès lors guidé presque toutes nos décisions (...) Frank s'est totalement approprié l'histoire, exploitant ces moments où la vie surprend et où du chaos surgit parfois la réconcilitation ". Et le cinéaste d'ajouter : "c'est la montée en puissance du désespoir qui rend l'histoire drôle".

Couple à la ville, couple à l'écran

Matthew MacFadyen et Keeley Hawes, qui se donnent la réplique dans le film, vivent vraiment ensemble.

Un film primé

Joyeuses funérailles a remporté un Cinemax Audience Award en 2007 au festival du film de comédies à Aspen, dans le Colorado.

Du tragique au comique

A l'origine, le scénariste Dean Craig n'envisageait pas du tout d'écrire une pure comédie mais un film plutôt sombre mâtiné de comédie noire, porté sur une famille endeuillée se réunissant le temps d'un enterrement. L'idée lui est venu alors qu'il assistait lui-même à l'enterrement d'un membre de sa famille. Il raconte : "c'était l'enterrement de mon grand-père il y a quelques années de cela. C'était un moment très difficile à gérer, sombre; mais rien ne se passait comme prévu. C'était tellement insensé que je me suis dit que ca ferait un bon point de départ pour une comédie noire. Je trouvais aussi intéressant et fort ce sentiment qui nait lors de funéraille : tout le monde se concentre sur le mort mais la vie continue."

Lara croft au casting !

L'actrice Keeley Hawes, très peu connue en France, est depuis 2006 la voix officielle de la célèbre héroïne vidéoludique Lara Croft.

Tournage en temps records

Le film a été tourné en l'espace d'à peine sept semaines dans les environs de Londres et surtout aux studios britanniques Ealing. Un lieu jadis célèbre pour ses "Ealing Comedies" des années 40-50. De l'aveu même de l'équipe du film, Joyeuses funérailles tente d'en capter l'esprit et l'humour, souvent noir et féroce. Les studios Ealing ont marqué de leur empreinte des classiques de la comédie britannique de l'après-guerre et des années cinquante, comme Noblesse oblige dans lequel un extraordinaire Alec Guinness campe pas moins de sept rôles; ou encore Tueurs de dames. (AlloCine)


Bande-annonce.

De l'autre côté (2007)


Sortie en France : 14 Novembre 2007
Titre original : Auf Der Anderen Seite
Allemagne, Turquie
Réalisateur : Fatih Akin 
Comédie dramatique
122 mn

Distribution :

Baki Davrak (Nejat Aksu), Tuncel Kurtiz (Ali Aksu), Patrycia Ziolkowska (Lotte Staub), Hanna Schygulla (Susanne Staub), Nurgul Yesilcay (Ayten Öztürk), Yelda Reynaud (Emine), Nursel Koese (Yeter), Lars Rudolph (Le Responsable De La Librairie), Andreas Thiel (Le Bureaucrate Turc Au Consulat).

Synopsis :


Malgré les réticences de son fils Nejat, Ali, qui est veuf, décide de vivre avec Yeter, une prostituée d'origine turque comme lui. Mais Nejat, jeune prof d'allemand, ne tarde pas à se prendre d'affection pour Yeter lorsqu'il comprend qu'elle envoie presque tout son argent à sa fille en Turquie, pour lui payer des études supérieures. La mort accidentelle de Yeter éloigne durablement le père de son fils. Nejat se rend à Istanbul dans l'espoir de retrouver la trace d'Ayten, la fille de Yeter. Mais Nejat ignore qu'Ayten, activiste politique d'une vingtaine d'années, a fui en Allemagne pour échapper à la police turque. A Hambourg, Ayten sympathise avec Lotte, une étudiante allemande aussitôt séduite par le charme et l'engagement politique de la jeune Turque. Lotte propose même à Ayten de l'héberger chez elle, malgré les réticences de sa mère, Susanne. Arrêtée et placée en détention, Ayten est finalement reconduite à la frontière puis incarcérée en Turquie. Sur un coup de tête, Lotte décide de tout abandonner et de se rendre en Turquie, où elle se heurte à une bureaucratie pesante : tous les efforts pour faire libérer Ayten semblent vains. Elle rencontre Nejat par hasard et devient sa colocataire. Un événement tragique fait prendre à Susanne la décision de venir à Istanbul pour remplir la mission de sa fille. En se rapprochant de Susanne, Nejat ressent le besoin de renouer avec son père qui vit désormais en Turquie, au bord de la mer Noire. Il décide alors de partir à sa recherche. 

Secrets de tournage.

La deuxième partie d'une trilogie

Fatih Akin évoque De l'autre côté comme le second volet d'une trilogie initiée avec Head on. "Le cinéma tient une place considérable dans ma vie, mais il n'est rien à côté de problématiques telles que la naissance, l'amour et la mort. Pour passer vraiment à l'âge adulte, je me suis dit qu'il fallait que je réalise trois films. On peut appeler ça une trilogie si on veut – mais en tous les cas, il s'agit de trois films indissociables car ils traitent respectivement de l'amour, de la mort et du mal. Head on parle d'amour. De l'autre côté parle de la mort – la mort dans la mesure où chaque décès est une naissance : la mort et la naissance ouvrent toutes deux la voie à d'autres dimensions. Avec De l'autre côté, j'ai le sentiment d'avoir atteint une nouvelle dimension, mais qu'il manque encore quelque chose qui sera au coeur du troisième film – un film qui parlera du mal. Je pense à ces trois films comme à mes "devoirs" – une fois qu'ils seront terminés, je pourrai passer à autre chose. Je pourrai peut-être aborder le film de genre, et m'essayer au film noir, au western et même au cinéma d'horreur."

L'Allemagne et la Turquie

"En tant qu'Allemands, Susanne et Lotte représentent l'Union européenne, tandis qu'Ayten et Yeter représentent la Turquie. Tout ce qui se passe entre eux dans De l'autre côté est emblématique des rapports entre ces deux systèmes politiques." (Fatih Akin)

Le personnage d'Ayten

Fatih Akin évoque son actrice Nurgul Yesilcay, et le personnage que celle-ci incarne dans le film, Ayten. "Ayten est très instinctive. Elle connaît le monde de la rue, et elle est très séduisante. Elle est très politisée. Au départ, Nurgul Yesilcay se sentait en déphasage avec la culture politique du personnage. Quand elle a fini par donner son accord, elle s'est donnée à fond. J'ai été subjugué par sa connaissance approfondie du personnage. Je connais pas mal de femmes comme Ayten, et Nurgül ne leur ressemble pas. Ayten est comme mon alter ego au féminin. Elle a une idée à un moment donné, et puis elle se surprend elle-même en en changeant l'instant d'après."

Acte manqué

Lorsqu'il travaillait sur le planning de tournage de De l'autre côté, Fatih Akin s'est malencontreusement trompé par rapport a ses intentions originales pour une séquence, la désignant comme devant être tourné de jour, plutôt que de nuit comme initialement prévu. Le cinéaste ne s'est aperçu de son erreur que trop tardivement. Akin s'est ainsi résolu a tourner sa scène - une séquence de meurtre centrale récit - de jour. Finalement, Fatih Akin trouve que, filmée ainsi, sa scène gagne en intensité. Le cinéaste choisit alors de conserver la séquence en question.

Hanna et Tuncel

Hanna Schygulla et Tuncel Kurtiz sont deux acteurs emblématiques des cinémas de Rainer Werner Fassbinder, pour l'une, et de Yilmaz Guney, pour l'autre. "J'ai très tôt songé à Hanna Schygulla pour le rôle. J'avais fait sa connaissance à Belgrade en 2004, et elle m'a envoûté. Je m'étais vraiment mis en tête de travailler avec elle. Certains journalistes allemands m'ont comparé à Fassbinder, mais je ne suis pas d'accord. Je viens de la rue, et non pas du théâtre. Je me sens plus proche de Yilmaz Guney – un artiste qui s'est rebellé contre les conventions. Fassbinder était à Hanna ce que Guney était à l'acteur Tuncel Kurtiz à qui j'ai également pensé très vite pour De l'autre côté. (...) Hanna, comme Kurtiz, correspondaient parfaitement à l'image que je m'étais faite des parents du film.".

Sous la direction de Yilmaz Guney, Tuncel Kurtiz à joué dans At avrat silah (1966), Bana kursun islemez (1967), Umut (1970), Le Mur (1983). Egérie de Fassbinder, Hanna Schygulla a elle joué dans une vingtaine de ses films, notamment Les Larmes amères de Petra von Kant (1971), Le Mariage de Maria Braun, La Troisième génération (1979) Berlin Alexanderplatz (1980), ou encore Lili Marleen (1981).

Les Harmonies Werckmeister

Lars Rudolph apparaît dans De l'autre côté dans un court rôle de libraire. Hanna Schygulla incarne elle l'un des rôles principaux du film, celui de la mère de Lotte. Les deux acteurs avaient déjà tourné ensemble, à l'occasion des Harmonies Werckmeister de Bela Tarr (2003).

Drapeaux

"On voit beaucoup de drapeaux turcs dans De l'autre côté. Cela vaut la peine d'essayer de les compter. J'imagine que les nationalistes y verront un témoignage de mon amour pour la Turquie, mais je n'ai pas ajouté un seul drapeau. Ils étaient tous là. Je n'ai rien changé aux décors naturels. Je les ai filmés tels quels. J'ai peut-être un peu forcé le trait – mais il y a tellement de drapeaux turcs !" (Fatih Akin)

Tournage en Turquie

"J'ai démarré le tournage le 1er mai 2006. On a tourné De l'autre côté en Allemagne – à Brême et Hambourg – et en Turquie – à Istanbul, sur la côte de la mer Noire et à Trabzon. Le tournage a duré environ 10 semaines. Pour un metteur en scène, la Turquie est un formidable décor. L'Allemagne, beaucoup moins. C'est un pays qui peut se révéler séduisant, mais il faut déployer énormément d'efforts pour trouver des lieux intéressants, ou bien les créer de toutes pièces. En Turquie, la lumière est extraordinaire grâce à la situation géographique du pays. Pour moi, tourner à Istanbul, c'est comme tourner à New York. Ce sont deux villes séduisantes et cosmopolites. Chacune d'entre elles est une mégalopole. J'adore filmer les villes. J'ai été élevé dans une grande ville. C'est l'univers que je connais le mieux. Dans De l'autre côté, la ville est un personnage à part entière. Parce qu'elle ne parle pas turc, Lotte, qui est étrangère, se perd en débarquant à Istanbul. Mais je tenais à briser le cadre urbain en insérant des plans de la campagne et du littoral." (Fatih Akin)

Un tournage endeuillé

Andreas Thiel, qui fait une courte apparition dans le film, est décédé pendant la dernière semaine de tournage du film, le 23 septembre 2006. Ami de Fatih Akin, Thiel avait été son assistant sur Head on et fut également producteur du documentaire Crossing the bridge.

Cannes 2007 : Prix du scénario

Présenté au 60e Festival de Cannes en Compétition Officielle, De l'autre côté a été récompensé du Prix du scénario, décerné à Fatih Akin.

Le Prix Lux du Parlement Européen

Le 25 octobre 2007, quelques jours avant la sortie française du film, De l'autre côté a reçu le Prix Lux du Parlement Européen. Ce prix est décerné à un film sensé promouvoir "l'universalité des valeurs européennes, la diversité culturelle du continent et encourager le débat sur l'intégration". Ce prix facilite également la diffusion du film dans le monde grace à une aide accordée pour le sous-titrage dans les 22 autres langues de l'Union Européenne. (AlloCine


Bande-annonce.

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