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Homosexualité au cinéma


Homosexualité au cinéma

L’homosexualité au cinéma consiste à montrer au cinéma des situations où l'homosexualité, sous toutes ses formes, est présente et non-dissimulée.

Longtemps quasi-inexistante ou censurée, c'est une thématique qui ne s'est développée vraiment au cinéma qu'à partir des années 1960, marquées par la libération des mœurs.

Plus qu'en littérature peut-être, l'homosexualité a eu au cinéma une fonction marquée de revendication. Cela tient au fait que ce moyen d'expression s'est développé dans cette période de libération des mœurs, mais aussi peut-être à ce que les images permettent de toucher plus directement le public. Néanmoins, la présentation de l'homosexualité, sous toutes ses formes, ne se résume pas à son illustration ou à sa défense. Le tournant en ce domaine, grand-public, semble avoir été atteint en 2006 par Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee qui, par son succès mondial, le nombre impressionnant de récompenses et les réactions qu'il a déclenchées, a permis sans doute d'atteindre une nouvelle dimension à ce genre, un impact social avec un vaste écho. Deux ans plus tard, avec Harvey Milk de Gus Van Sant, pour lequel Sean Penn remporte l'Oscar du Meilleur acteur, « c'est le premier film hollywoodien grand public où le personnage est gay sans s'excuser de l'être ».

Les formes que peut prendre l'homosexualité au cinéma sont donc, de façon schématique, au nombre de trois :

* revendicatrice : c'est une fonction bien représentée à partir des années 1990. Citons en vrac Fucking Åmål, Before Night Falls, Memento Mori (qui peut paraître timide à des yeux occidentaux mais marque un grand pas en avant en Corée du Sud)

* esthétique : on a un prototype de cette homosexualité « distanciée » avec Persona d'Ingmar Bergman, où tout se résume à un jeu de reflets, d'ombres et d'illusions ; le même fonctionnement se retrouve dans Mulholland Drive de David Lynch

* jouissive : cette dernière fonction peut inspirer le meilleur comme le pire, du Théorème de Pier Paolo Pasolini au Caravaggio de Derek Jarman en passant par Tabou de Nagisa Ōshima. Il s'agit souvent (mais pas toujours) de films faits par des homosexuels pour un public homosexuel, ce qui les rend parfois un peu répétitifs.

Proches de la fonction revendicatrice mais un peu à part, certains films se contentent de montrer sans vraiment juger, comme My Beautiful Laundrette de Stephen Frears. (Wikipédia)

dimanche 5 septembre 2010

Le Roi de l'évasion (2008)


Année de production : 2008
Sortie en France 15 juillet 2009
France
Réalisateur : Alain Guiraudie
Comédie dramatique
97 mn

Distribution :

Hafsia Herzi (Curly), Ludovic Berthillot (Armand Lacourtade), Pierre Laur, Luc Palun (Durandot), Pascal Aubert (Paul), François Clavier (le commissaire), Bruno Valayer (Jean-Jacques), Jean Toscan (Jean)

Synopsis :

Armand Lacourtade, 43 ans, vendeur de matériel agricole, ne supporte plus sa vie d'homosexuel célibataire. Quand il rencontre Curly, une adolescente qui n'a pas froid aux yeux, il vire de bord. Pourchassés par tous, ils bravent tous les dangers pour vivre cet amour interdit. Ils finissent par créer un drôle de couple. Mais est-ce vraiment de ça dont Armand avait rêvé ?

Secrets de tournage

Vu à Cannes

Le Roi de l'évasion a été présenté à Cannes en 2009 dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.

Désordre des désirs

Avec cette histoire d'amour peu banale, le réalisateur poursuit sa chasse aux conformismes. "Le film est contre l'idée que chacun est à sa place et doit y rester", souligne Guiraudie. "Donc contre l'ordre établi. On a déjà vu le personnage de l'hétérosexuel qui un jour se lâche et goûte à l'homosexualité... Je me suis demandé ce que ça donnerait si on faisait l'inverse. Et avec un écart d'âge conséquent entre les deux protagonistes. Du coup, on a affaire à deux héros atypiques : un homosexuel d'une quarantaine d'année, en crise, et une jeune fille passionnée qui lui court après. On est dans la situation extrême d'un couple qui vit un amour interdit (...) Sauf que le héros est largué et qu'il ne sait pas vraiment ce qu'il veut, ce qui donne lieu à des situations très drôles dans son rapport au monde et à l'autre."

Ce que je suis... et ce que je poursuis

Alain Guiraudie précise ses intentions : "Le film est le fruit de mes réflexions et de celles de mon entourage autour de la crise de la quarantaine. Ce moment où l'on cherche un second souffle à sa vie. Mais où l'on se retrouve devant un cruel manque de possibles. C'est une période marquée par une grande perte de désir, de l'envie de l'autre qui, paradoxalement, se conjugue avec un grand retour de libido ! Le désir existentiel n'est plus là alors que le besoin sexuel revient en force. Et puis je voulais m'attarder sur le hiatus entre la vie fantasmée et la vie réellement vécue. Et donc faire un film qui se situerait entre rêve et réalité. Une question importante traverse le film : peut-on s'arracher à soi-même, dépasser ce que l'on est, ce que l'on a toujours été ? L'idée de changer de nature m'a traversé l'esprit tout au long de ma vie : fréquenter une jeune fille, avoir une vie de couple, comme tout le monde. Car on peut aussi se lasser d'une certaine forme de marginalité..."

Homos en campagne

Alain Guiraudie revient sur sa volonté de montrer des personnages d'homosexuels différents de ceux qu'on voit habituellement à l'écran : "La représentation de l'homosexuel au cinéma est souvent la même : il doit être jeune, bien foutu, coquet voire efféminé, au moins petit-bourgeois et urbain, en tout cas pas ouvrier, ni paysan. Dans mes films, j'admets que la proportion d'homosexuels est énorme par rapport à la réalité. Il n'empêche que ça drague à la campagne ! C'est un monde discret, un monde d'hommes qui aiment les hommes sans forcément se sentir appartenir à la communauté homosexuelle. Et cette drague en bord de route qui associe profs, paysans, étudiants ou VRP, jeunes ou vieux, est de plus en plus réprimée. La répression est douce mais réelle." Il ajoute : "Longtemps, j'ai considéré que l'homosexualité ne me déterminait pas en tant que cinéaste. J'ai montré une homosexualité qui ne posait aucun problème... Mais c'était une forme de déni. En fait, socialement, ça reste un problème. Même si Armand ne souffre pas vraiment de l'homophobie, son homosexualité lui pose problème..."

Le doux ronron des dourougnes...

Alain Guiraudie s'est toujours plu à glisser une part de merveilleux, de fantastique, dans ses films. C'est encore le cas cette fois, notamment à travers les mystérieuses "dourougnes"... Mais de quoi s'agit-il exactement ? Le cinéaste explique : "C'est une sorte de mandragore moderne possédant les vertus du viagra et de l'EPO, avec des effets désinhibants et aphrodisiaques... Bref, le dopant rêvé. On les trouve dans des endroits particuliers, au fond de la forêt. Elles sont cultivées comme un petit trésor par Robert un agriculteur du pays... Et il ne les cultive pas que pour le commerce mais aussi pour sa consommation personnelle et celle de ses amis." (AlloCine)

Bande-annonce

Plein sud (2009)


Année de production 2008
Sortie en salles 30 décembre 2009
France
Réalisateur : Sébastien Lifshitz
Comédie dramatique
90 mn

Distribution :
Yannick Renier (Sam), Léa Seydoux (Léa), Nicole Garcia (La mère),  Théo Frilet (Mathieu), Pierre Perrier (Jérémie), Micheline Presle (La grand mère), Gérard Watkins

Synopsis :
C'est l'été, Sam 27 ans file tout droit vers le sud au volant de sa Ford. Avec lui, un frère et une soeur rencontrés au hasard de la route: Mathieu et Léa. Léa est belle, pulpeuse et archiféminine. Elle aime beaucoup les hommes, Mathieu aussi. Partis pour un long voyage, loin des autoroutes, en direction de l'Espagne, ils vont apprendre à se connaître, s'affronter, s'aimer. Mais Sam a un secret, une ancienne blessure qui l'isole chaque jour un peu plus. Séparé de sa mère depuis l'enfance, ce voyage n'a qu'un seul but : la retrouver.

Secrets de tournage.

Confronter les formes et les cultures

En réalisant Plein sud, Sébastien Lifshitz désirait avant tout restituer une atmosphère "cinégénique" : "Nous sommes dans une histoire française, des personnages et des paysages français, mais j'ai essayé avec l'utilisation du scope, l'affirmation de la beauté des corps, la vieille Ford ou un objet comme un revolver, à utiliser de façon presque naïve les codes du cinéma américain. Je voulais créer une forme hybride, une rencontre improbable entre un récit français et une esthétique américaine assumée".

"(S)ex fan des sixties..."

Simple mais marquant, le générique du film est en lui-même une référence directe aux années 60 et à leur esthétique. Sébastien Lifshitz révèle aussi toute la dimension sensuelle de cette ouverture : "[Elle] donne tout de suite une sorte d'énergie, une agressivité au film : ces gros caractères jaunes sur cette image 'pop'. D'emblée, l'idée est donnée que les choses sont amplifiées, les cartons durent très peu de temps, la danse de Léa est extrêmement suggestive, le ton est incisif. L'érotisme du film, la beauté des corps, tout est là pour nous saisir."

Une origine littéraire ?

Selon le propre aveu du réalisateur, le point de départ de Plein sud est une simple histoire de famille dont le scénario, découpé en douze chapitres précis, a donc été écrit de manière très littéraire. Ces douze chapitres correspondaient aux douze "stations" suivant les arrêts de Sam. "Le récit nous entraînait jusqu'en Espagne depuis la Normandie d'où [le héros] est originaire, et chaque chapitre s'ouvrait sur deux ou trois souvenirs avant de revenir au road-movie."

Un récit atemporel

Le réalisateur avoue s'être délibérément écarté de "décors trop contemporains pour rendre cette traversée plus intemporelle. Juste des routes, des terrains vagues, une plage et le break Ford." Il affirme par ailleurs être attaché à "la présence d'éléments comme l'eau, le feu et le vent qui entourent les personnages et exacerbent le lyrisme des images."

Des thèmes de prédilection

Dans Plein sud, Sébastien Lifshitz ressasse des thèmes qui lui sont chers, comme l'envahissement du passé dans le présent, ou la destruction d'une famille, comme dans Les Corps ouverts ou Wild Side. Mais à la différence de ces derniers, le réalisateur voulait, dit-il, "[s']approcher de personnages plus normatifs, même si leur insolence et leur violence leur donnent aussi une singularité. Pour [lui], tout revient toujours à la question du pardon et de la libération de soi. Seulement [s]on héros est un personnage morbide et violent, incapable d'aller de l'avant, vers l'oubli et le pardon."

Troublante Nicole Garcia

A propos de son choix porté sur Nicole Garcia, Sébastien Lifshitz confie : "J'aime beaucoup Nicole Garcia, sa voix rauque et cassée qui peut faire peur. Elle sait jouer sur une certaine perversité, elle a d'ailleurs souvent été utilisée pour ce genre de rôle : le personnage trouble. Je trouvais intéressant de la confronter justement à un rôle de mère brisée, violente, en rupture. Comme il n'y avait pas beaucoup de scènes avec elle, il fallait effectivement quelque chose d'immédiat, je ne pouvais pas me permettre d'exposer progressivement ce personnage." De son côté, l'actrice et réalisatrice perçoit son personnage de mère comme une véritable "figure de destruction et de violence".

A l'aune du western ?

Au sujet des influences du film, le réalisateur Sébastien Lifshitz confie : "Le film joue avec les codes du western, il se construit autour d'un personnage secret, dur, qui ne parle pas, et qui se met en route pour accomplir une vengeance. Est-ce que cette mission qu'il se donne est une bonne chose ? Probablement pas. Plus il avance, plus les souvenirs remontent à la surface, s'additionnent, l'acculent. Et ce sont ces souvenirs qui nous dévoilent d'où il vient, où il va et ce qu'il va faire. À l'image des héros de western, Sam est un solitaire, un personnage errant, abîmé par la vie. Le type d'homme dont le visage très vite se transforme en masque. Froid et impassible. Mais aussi dont la beauté fascine et aimante tous ceux qu'il croise, homme comme femme. D'ailleurs lorsque j'ai rencontré Yannick Renier, je trouvais qu'il avait des faux airs de Clint Eastwood jeune. Le corps sec et le regard perçant. J'aimais l'idée de créer une opposition entre Sam adulte, un personnage sans affect, et ses souvenirs d'enfant, le montrant plus vulnérable et émouvant. J'ai construit le personnage dans ses deux temps. Comme un collage. Un présent qu'il incarne de façon violente et le passé où il est au contraire comme un corps ouvert, extrêmement fragile, subissant."

La genèse du groupe de jeunes

Pour constituer le groupe de jeunes, que l'on suit tout le long du film, Sébastien Lifshitz a voulu que chaque comédien, chaque corps soit l'incarnation directe de ce qu'il devait caractériser par certains traits fondamentaux : "Yannick Renier est quelqu'un de charismatique, son physique avait ce mélange de beauté et de brutalité idéale pour le personnage. Léa Seydoux a aussi ce côté nerveux et sec, ce physique de Lolita que nous avons accentué par les vêtements et son jeu. Théo Frilet, avec son côté " petit prince ", sa gueule d'ange, incarnait immédiatement la part omantique de son personnage. Pierre Perrier, c'est le garçon terrien, charpenté, le surfeur. Ils sont tous une sorte de cliché de la jeunesse d'aujourd'hui. Mais petit à petit, il se dégage de ces " figures " quelque chose de plus profond. Dans mon précédent film " Wild Side ", c'était le même mouvement. Je partais de trois archétypes de la marginalité - une pute transsexuelle, un clandestin russe et un zonard beur - pour progressivement faire apparaître chaque individualité. Trois portraits déconnectés de tout référent social." (AlloCine


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New Wave (2008)


2008
France
Réalisateur : Gaël Morel
Drame
80 mn

Distribution :

Béatrice Dalle (Anna), Valentin Ducommun (Eric), Victor Chambon (Romain), Stéphane Rideau (Sports Teacher), Franck Taponard (Le Père D'Eric), Kevin Messerli (David), Loreleï Ploton (Nathalie), Marc Rioufol (Jean-Marc), Solenn Jarniou (Joëlle), Thomas Dumerchez (Jérémy)

Synopis :

Fin des années 80, l’année du brevet dans un collège de province. La vie d’Éric, élève rêveur et solitaire, va être chamboulée par l’arrivée d’un nouveau dans sa classe : Romain, adolescent dissipé et un peu rebelle. Sur fond de musique New Wave, une relation intense et fusionnelle va peu à peu se tisser entre ces deux garçons que tout semblait opposer …

A travers ce récit initiatique inspiré de ses propres souvenirs, Gaël Morel (Le Clan, A toute vitesse) nous dresse un portrait à la fois tendre et sensible de l’adolescence. Face à une Béatrice Dalle incandescente (37,2° le matin, 17 fois Cécile Cassard) et à un Stéphane Rideau plus charismatique que jamais (Presque rien, Les Roseaux Sauvages), les deux jeunes acteurs Victor Chambon et Valentin Ducommun font figure de pures révélations. (fnac)

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I Love You Phillip Morris (2010)


2009
Sortie en France 10 février 2010
USA
Réalisateurs : Glenn Ficarra, John Requa
Comédie
96 mn

Distribution :
Jim Carrey (Steven Russell), Ewan McGregor (Phillip Morris), Leslie Mann ( Debbie Russell), Rodrigo Santoro (Jimmy Kemple), David Jensen (Juge), Jessica Heap (Secrétaire), Marc Macaulay (Policier), Antoni Corone (Lindholm), Griff Furst (Mark),  Morgana Shaw (Mère de Steven), Brennan Brown (Larry Bukheim), Clay Chamberlin (Arnie), Marylouise Burke (Barbara Bascombe), Michael Showers (Gary), Beth Burvant (Sara), Clay Chamberlin (Arnie), Tommy Davis (II) (Todd), Liann Pattison (Mrs. Lindholm)

Synopsis :
L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Philip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique notamment de ne pas moisir en prison... Jusqu'où peut-on aller par amour ? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme...

Secrets de tournage.

Hooked on a feeling

Selon Jim Carrey, I Love You Phillip Morris fait partie des trois films de sa carrière qu'il s'est senti obligé de faire, avec The Truman Show et Eternal Sunshine of the Spotless Mind.

Le film vu par Jim Carrey

"Ce n'est pas un film sur les gays. Je pense que c'est un film sur l'humanité. De mon point de vue, du point de vue de mon personnage, c'est vraiment un film sur les liens qui nous relient à l'acceptation en amour. Si vous avez le sentiment d'être sans cesse rejeté, vous êtes plus extrême dans votre approche. C'est comme ça que je vois mon personnage. Il est implacable en amour et c'est ce qui m'a attiré chez lui."

Conquis d'emblée

Les réalisateurs n'ont pas mis bien longtemps à convaincre Xavier Pérez Grobet d'officier en tant que directeur de la photo sur leur film : "Lors de notre première rencontre, nous avons commencé à discuter du film et Xavier a déclaré : "Moi aussi, je suis gay !"", explique Glenn Ficarra. Ce dernier ajoute également que "la plupart des homosexuels ayant participé au film l'ont trouvé intéressant parce que justement, le thème de l'homosexualité passait au second plan."

Un costumier dans le coup

Le chef costumier du film, David C. Robinson, a présenté ses idées aux réalisateurs d'une façon quelque peu inhabituelle : "David est entré dans la pièce et a déclaré : "Voilà, j'ai toute la matière et l'inspiration nécessaires !". Là-dessus, il a ouvert un sac rempli de polaroïds. Il s'agissait de photos de sa propre vie. Mais la chose la plus étrange, c'est que sa vie ressemblait beaucoup à celle de Steven Russell", raconte Glenn Ficarra.

Le Texas en Louisiane

Si la majeure partie du film se déroule au Texas, l'équipe du film a du tourner en Louisiane (qui possède néanmoins une frontière avec le Texas), le seul état qui l'autorisait à filmer dans une prison. La production a également eu accès à des prisons entourant la Nouvelle-Orléans, en raison des travaux consécutifs au passage de Katrina.

Casting évident

Selon Andrew Lazar, le choix de Jim Carrey pour le rôle principal était une évidence, dans la mesure où il "collait parfaitement au tempérament doux-dingue et très charismatique du héros." De la même façon, le choix d'Ewan McGregor pour interpréter le rôle de Phillip Morris avait été mûri à l'avance, puisque l'idée était née d'une discussion entre Jim Carrey et le producteur, au cours d'une discussion consécutive à la signature du premier.

Un soutien venu de France

Alors que le projet était en manque d'investisseurs, Glenn Ficarra et John Requa ont pu compter sur le soutien de Luc Besson, qui s'est emparé du poste de producteur délégué, via EuropaCorp, et a donné carte blanche aux réalisateurs pour qu'ils puissent faire naître leur film.

Sujet tabou

En raison de l'histoire d'amour homosexuelle qui est au coeur du film, Glenn Ficarra et John Requa se sont heurtés à la frilosité des investisseurs qu'ils ont démarché. Bien décidés à ne rien changer au projet, les deux réalisateurs ont donc du patienter deux ans avant que les choses ne se débloquent.

Les histoires vraies, c'est sa grande passion ?

I Love You Phillip Morris est le deuxième long métrage tiré d'une histoire aussi vraie qu'incroyable que produit Andrew Lazar, après Confessions d'un homme dangereux.

Le film par son producteur

Selon Andrew Lazar, le producteur du film, I Love You Phillip Morris est "une histoire d'amour qui dépasse tous les a priori car on est loin de la romance ordinaire. Bien sûr, l'homosexualité de Steven Russell rend les choses atypiques, mais sa passion est universelle et chacun peut se retrouver dans cet amour absolu. [...] Armé seulement d'amour et d'ingéniosité, Steven est parvenu, au péril de sa vie, à s'évader quatre fois de prison, et ce sans jamais recourir à la violence."

Incroyable... mais vrai !

Aussi incroyable qu'elle puisse paraître, l'histoire d'I Love You Phillip Morris est vraie, puisqu'elle s'inspire de la vie du vrai Steven Russell, un homme doté d'un QI de 169, et qui purge encore une peine de 144 années de prison, en demeurant 23 heures par jour dans sa cellule. Son histoire a été racontée par Steve McVicker dans un livre que John Requa et Glenn Ficarra ont adapté.

Comme on se retrouve !

I Love You Phillip Morris marque les retrouvailles de Jim Carrey et Leslie Mann, qui s'étaient déjà donnés la réplique dans Disjoncté (1996).

De la plume à la caméra

I Love You Phillip Morris est le premier long métrage réalisé par le duo John Requa-Glenn Ficarra, à qui l'on doit les scripts de Comme chiens et chats ou Bad Santa. (Allocine


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Hôtel Woodstock (2009)


Année de production : 2009
Sortie en France 9 septembre 2009
Titre original : Taking Woodstock
USA
Réalisateur : Ang Lee
Comédie
110 mn

Site officiel

Distribution :

Emile Hirsch, Demetri Martin, Liev Schreiber, Imelda Staunton, Jeffrey Dean Morgan, Henry Goodman, Eugene Levy, Paul Dano, Dan Fogler, Mamie Gummer, Michael Zegen, Katherine Waterston, Jason Antoon, Skylar Astin, Gabriel Sunday, Jonathan Groff, Boris McGiver, Michael J. Burg, Will Janowitz, Nick Taylor, Adam Pally, Stephen Kunken

Synopsis :
1969. Elliot, décorateur d'intérieur à Greenwich Village, traverse une mauvaise passe et doit retourner vivre chez ses parents, dans le nord de l'État de New York, où il tente de reprendre en mains la gestion de leur motel délabré. Menacé de saisie, le père d'Elliot veut incendier le bâtiment sans même en avoir payé l'assurance alors qu'Elliot se demande encore comment il va enfin pouvoir annoncer qu'il est gay...Alors que la situation est tout simplement catastrophique, il apprend qu'une bourgade voisine refuse finalement d'accueillir un festival de musique hippie. Voyant là une opportunité inespérée, Elliot appelle les producteurs. Trois semaines plus tard, 500 000 personnes envahissent le champ de son voisin et Elliot se retrouve embarqué dans l'aventure qui va changer pour toujours sa vie et celle de toute une génération...

Secrets de tournage.

Et de 11 !

Hôtel Woodstock est le onzième long métrage réalisé par Ang Lee en l'espace de 27 ans.

C'est (pas) sa guerre ?

Pour l'aider à se préparer au rôle de Billy, vétéran du Vietnam, Ang Lee a envoyé à Emile Hirsch une trentaine de DVD, parmi lesquels Apocalypse Now, Voyage au bout de l'enfer, Platoon ou Full Metal Jacket.

Dans l'ambiance jusqu'au bout

Pendant qu'Ang Lee préparait le film, le comédien Jonathan Groff (interprète de Michael Lang) jouait dans la reprise de la comédie musicale Hair, centrée sur la même période qu'Hôtel Woodstock.

Comme on se retrouve !

Interprètes des parents d'Elliot dans le film, Henry Goodman et Imelda Staunton se connaissaient pour avoir joué ensemble au théâtre.

Hippie hip ? Hourra !

Soucieux de rassembler le plus d'informations possibles, Ang Lee a demandé à l'historien David Silver de mettre au point un "Manuel du Parfait Hippie" : un recueil d'articles de presse, de repères chronologiques, d'écrits et un glossaire du "parlé hippie".

Dans la filmo d'Ang Lee...

... le film se situe dans la suite logique de ses films précédents. Car si The Ice Storm, dont l'action se déroule en 1973, peut être vu comme "la gueule de bois de l'après-1969, alors Hôtel Woodstock est la magnifique nuit qui précède et le dernier moment d'innocence", déclare Ang Lee.

Le hasard fait bien les choses

C'est par le plus grand des hasards qu'Ang Lee a rencontré Elliot Tiber, l'auteur du livre dont est tiré le film, lorsque tous deux se sont retrouvés invités à une même émission de télé.

Présenté à Cannes

Hôtel Woodstock a été présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes 2009, en compétition. En septembre de la même année, au moment même où Ang Lee préside le jury de la Mostra de Venise, le film est égelement présenté au Festival de Deauville.

Demetri a du métier

Ang Lee a confié le rôle principal à un comédien inconnu du public français. Demetri Martin, acteur new-yorkais né en 1973, est célèbre outre-Atlantique pour ses shows de stand-up. Il fait des prestations remarquées sur la chaîne télévisée Comedy central, dans le Daily show, ainsi que dans ses propres émissions, comme Important things with Demetri Martin. Avant Hotel Woodstock, il n'avait fait que de brèves apparitions au cinéma, dans Mafia Blues 2 - la rechute ou The Rocker.

40 ans après

Hôtel Woodstock de Ang Lee s'attache à un aspect particulier de cette manifestation, qui eut lieu 40 ans avant la sortie du film, et qui fit l'objet d'un fameux documentaire réalisé Michael Wadleigh - dont Martin Scorsese fut l'un des monteurs.

De Woodstock à Annie Cordy...

Hôtel Woodstock s'inspire de l'histoire d'Elliot Tiber, qui a raconté son aventure dans l'autobiographie Hôtel Woodstock parue en 2007. A noter que Elliot Tiber est également l'auteur du roman High street porté à l'écran en 1976 par le Belge André Ernotte, avec dans les rôles principaux Annie Cordy et Mort Shuman !

L'Amérique d'Eric

La photo du film est signée Eric Gautier, grand chef-opérateur français, collaborateur régulier d'Arnaud Desplechin, Olivier Assayas ou Patrice Chéreau. Hôtel Woodstock n'est pas sa première expérience américaine : après Carnets de voyage, il a travaillé sur A Guide to Recognizing Your Saints (inédit en France) et Into the Wild -avec, déjà Emile Hirsch.

Fidélité

On retrouve au générique James Schamus, fidèle collaborateur de Ang Lee (à la fois comme producteur et comme scénariste), depuis son tout premier film Tui shou en 1992.

Le Woodstock de Danny Elfman

C'est la deuxième fois, après Hulk en 2003, que Ang Lee fait appel pour la musique au complice de Tim Burton Danny Elfman. (AlloCiné


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Les Garçons de la piscine (2009)


2009
France
Réalisateur : Louis Dupont
Documentaire
54 mn

Distribution :

Tom Godefroy, Jean-Philippe Franqueville, Fabrice Payan, Isabelle Girault

Synopsis :
Trois homos dans une piscine, on pouvait s’attendre au pire. Et il faut bien l’avouer, à certains moments, on n’y échappe pas : les plans qui s’attardent sur des maillots de bain dont on n’admire pas que la marque, un éphèbe nageant sous l’eau un drapeau arc-en-ciel à la main et, bien sûr, l’inévitable scène de douche, et vas-y que je me savonne. Oui, Louis Dupont aime les corps, il les admire, les regarde, et son documentaire est indéniablement autant homo érotique qu’il est homo. Ca, il ne s’en cache pas. C’est un film voyeuriste qui aime la plastique, mais a le bon goût de le faire bien. Dupont fait dans la simplicité, soigne particulièrement ses images sous-marines d’un bleu azur, tente les contre-jours, les silhouettes et les formes, mixe Jean-Michel Jarre et Le Grand bleu pour la musique, alterne poésie et sourires sensibles. Il agrémente enfin son docu de témoignages, coupe le corps pour laisser paraître l’âme, souvent toute aussi belle. Nos homos sous la douche ne sont pas des pervers lubriques comme dans un Cadinot, ils sont des passionnés, des mecs qui se battent pour imposer leurs poils et leur slip de bain dans un monde de chignons et de nichons, où la discrimination marche aussi à l’envers. Alors même si le petit budget nous impose une image parfois un peu télévisuelle, nos garçons, dans la piscine ou pas, finissent par nous attendrir, nous toucher, et leur petit quotidien devient un peu le nôtre, jusqu’à ces EuroGames qu’on attend avec impatience. Et parfois, le film s’envole pour atteindre quelques moments de grâce (une scène de danse aquatique avec une lesbienne en surpoids filmée sans moquerie et avec poésie, par exemple).  


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Sources : Louis Dupont
Photos : A Cause des Garçons

Le Garçon avec le soleil dans les yeux (2009)


2009
Titre original : The Boy with the Sun in His Eyes
USA
Réalisateur : Todd Verow
Drame
91 mn

Distribution :
Enzo Ceraolo (Ruggero), Yann de Monterno (Giacomo), Amy Dwyer (Darla), Geretta Geretta (Rosemary), Kirsty Kross (Isabella), Pablo Malan, Philly (America), Valentin Plessy (Alain), Mahogany Reynolds (Solange), Marcel Schlutt, Tim Swain (John), Josh Ubaldi (Kevin)

Synopsis :
Les funérailles de Kevin propulsent John dans l'univers de la flamboyante Solange , une actrice des séries B d'horreur des années 80. Quand Solange propose à John de l'accompagner en Europe, il plaque tout. Paris, Berlin, Milan… John est grisé par ce tourbillon, cette nouvelle vie, ces nouveaux garçons… Mais, peu à peu, il réalise que le monde de Solange est beaucoup plus complexe et dangereux qu'il n'aurait pu l'imaginer. Les voyages et les belles rencontres masquent manipulations et pièges…


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Le Fil (2010)


Année de production 2008
Sortie en salles 12 mai 2010
Belgique, France
Réalisateur : Mehdi Ben Attia
Drame
93 mn

Distribution :
 Claudia Cardinale (Sara), Antonin Stahly-Vishwanadan (Malik), Salim Kechiouche (Bilal), Ramla Ayari (Syrine), Anissa B'Diri (Aida), Mehdi Ben Attia (Le médecin), Abir Bennani (Leila), Mohamed Ali Cherif (Habib), Lotfi Dziri (Abdelaziz), Hosni Khaled (Moncef), Rihab Mejri (Wafa), Ali Mrabet (Wassim), Driss Ramdi (Hakim), Samia Rhaiem (Raja), Djaouida Vaughan (Frida), Ali Zaouche (Youssef), Mohamed Graïaa (Le fou)

Synopsis :
De retour en Tunisie, après la mort de son père, Malik, la trentaine, doit à nouveau vivre chez sa mère. Il voudrait lui dire qu'il aime les hommes, mais il n'y arrive pas et s'enfonce dans ses mensonges.
Lorsqu'il rencontre Bilal, tout devient possible : le jeune architecte, son amant et sa mère s'affranchissent des interdits pour embrasser pleinement la vie. Dans la chaleur de l'été tunisien, chacun va toucher du doigt le bonheur auquel il a longtemps aspiré...

Secrets de tournage.

Un film plastique

« Je voulais faire un film plastiquement travaillé, que ce soit beau et accessible. A cause de son sujet, je ne souhaitais pas enfermer ce film dans un ghetto pour initiés ou minoritaires. Je désirais qu’il y ait une espèce d’évidence qui passe par la forme. » Profitant de la lumière et du paysage tunisien, le metteur a pu travailler la beauté plastique voulue avec son chef opérateur : « On se connaît depuis longtemps et on avait envie de travailler ensemble depuis des années. On était donc au point sur nos références communes tout en se méfiant de ce piège du cinéphile qui va faire son premier film et se noie dans les clins d’oeil à telle ou telle œuvre. »

Les obstacles au projet

Si l’équipe du film ne s’attendait pas à recevoir quelque aide que ce soit de la part du Ministère de la Culture tunisien, elle n’avait pourtant pas prévu les difficultés à obtenir l’autorisation de tourner: « (…) On s’est vraiment heurté au blocage d’un homme, le ministre de la culture de l’époque, qui ne voulait pas signer l’autorisation de tournage. On était tous très inquiets, même si au fond de moi je ne pouvais pas croire que je risquais de renoncer à tout, si près du but. À trois jours du début du tournage, on était encore sans autorisation et on savait de source sûre que le ministre n’avait pas l’intention de signer. Et si le film a été sauvé, on le doit à la présence de Claudia Cardinale. Claudia a grandi dans ce pays mais n’y avait quasiment jamais tourné. Comment pouvaient-ils alors interdire son grand retour ? On s’est battus, on a finalement eu l’autorisation et, à partir de là, j’ai vraiment fait ce que j’ai voulu», explique le cinéaste.

Mehdi Ben Attia aimerait bien que le film puisse être projeté en Tunisie, ce qui n'a rien d'évident :

« Il faudra le montrer à la commission de classification qui va sans doute demander des coupes... que je refuserais probablement. Mais l’idée que le film pourrait ne jamais être vu à Tunis me fait mal au cœur, d’autant plus que le film n’a, à mon sens, rien de choquant. »

Un film dans la bourgeoisie tunisienne francophone

Une des particularités du film est de se passer dans un milieu rarement mis à l’écran. Ce choix vient de la volonté de Mehdi Ben Attia de « refuser le film écrit d’avance »: « j’ai situé mon intrigue dans la bourgeoisie tunisienne francophone que j’ai l’impression de n’avoir jamais vue dans les films, à l’exception de la jeunesse dorée montrée dans Marock.», précise t-il.

Le choix de Salim Kechiouche

« Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec Salim, car c’est un comédien que j’adore. Le rôle est d’ailleurs écrit pour lui, même s’il a un côté icône gay dont je me méfiais et dont il se méfie d’ailleurs aussi. J’ai donc imaginé son personnage avec cet aspect-là en tête, comme une contrainte, sans faire comme si elle n’existait pas. »

Le choix de Claudia Cardinale

Mehdi Ben Attia pensait déjà à Claudia Cardinale quand il a écrit le film. « Elle dégage quelque chose de maternel... et de tunisien même si ça fait longtemps qu’elle a quitté le pays. J’ai donc voulu écrire pour elle. » Même si son personnage ne semble pas aimable aux premiers abords, c’est pourtant ainsi que le scénariste le définit : « Moi, je la trouve infiniment aimable, quels que soient ses défauts. C’est une mère méditerranéenne, possessive qui a beaucoup de pouvoir en particulier sur son fils sans vraiment s’en rendre compte. Elle n’est jamais dans la remise en question, elle croit savoir que ce qui est bon pour les autres, c’est ce qui a été bon pour elle ! »

Le choix d’Antonin Stahly

« J’ai fait un casting qui a été assez long puisque j’ai été confronté à la difficulté de trouver un comédien maghrébin qui accepte ce type de rôle. Et là, parmi les personnes que j’ai vues, il y avait Antonin que je connaissais par des amis. Et je dirais qu’on s’est choisi. Antonin est comédien mais fait surtout du théâtre ou de la musique (…). Et une fois qu’il a accepté, il a dû apprendre très vite des notions d’arabe et surtout relever le challenge d’entrer dans le personnage. Mais il y avait chez lui une dimension de défi dans l’acceptation de ce rôle. Dès qu’il y avait quelque chose de complexe à faire - scène de sexe, tirade en arabe... - il y allait avec un entrain étonnant... »

La mise en place du scénario

Partant de l’idée d’une histoire d’amour entre garçons en Tunisie, le scénariste devait ensuite construire un film. De nombreux aspects étaient soulevés : le passé, l’identité, la culture, la tradition ou encore la famille…. La construction du scénario pouvait donc s’avérer complexe : « Ça n’a pas vraiment été compliqué mais assez long de trouver la colonne vertébrale de ce récit. Au départ, il y avait juste cette envie de raconter une histoire d’amour entre garçons en Tunisie et cette idée du fil qui, physiquement comme symboliquement, relie le héros à son passé. Après, il a fallu construire une situation dramatique, ce qui prend beaucoup de temps, puisque je ne voulais pas que l’homosexualité des protagonistes soit considérée comme un drame. », explique Mehdi Ben Attia.

L’idée était aussi selon lui de ne pas suivre la logique sociale qui voudrait que, vu l’histoire, le film soit centré sur les pressions islamistes ou du moins traditionalistes du pays. « (…) 

Je voulais à tout prix m’en écarter car il me semble qu’il est plus subversif de raconter une histoire d’amour entre garçons dans un pays arabe où tout se passe bien ! Je me suis rendu compte que l’interdit dans la tête des gens est beaucoup plus social que politique. Je suis assez mal à l’aise par rapport à une vision victimiste de l’homosexualité car j’ai l’impression que les gens qui se situent dans cette perspective reconduisent ce qu’ils dénoncent et perpétuent ainsi quelque part, malgré eux, l’homophobie. »

Un film personnel

Mehdi Ben Attia est venu vers le cinéma notamment par le biais de l’écriture et se définit plus facilement comme scénariste que réalisateur. Le cinéma reste néanmoins le mode d'expression vers lequel il va le plus facilement: « En fait, j’ai ce film en tête depuis que je veux faire du cinéma. Ou plutôt depuis que je me suis aperçu que pour faire du cinéma, il fallait que je sois personnel. Cette intention-là est donc à la base du film. Et celui-ci est donc assez proche de moi, même s’il n’est pas autobiographique car ma vie n’est pas celle de mes personnages. Mais il se situe dans un milieu qui m’est familier. C’est mon territoire, ce sont mes problématiques et ma Tunisie, assez différente de celle qu’on voit habituellement au cinéma », explique t-il. (Allociné


Bande-annonce, Extraits

Eduart (2006)


2006
Grèce, Allemagne, République de Macédoine, Albanie
Réalisateur : Angeliki Antoniou
Drame
108 mn

Distribution :

Eshref Durmishi (Eduart), André Hennicke (Christoph), Ndriçim Xhepa (Raman), Ermela Teli (Natasha), Adrian Aziri (Elton), Gazmend Gjokaj (Pedro), Manos Vakousis    (Giorgos Harisis), Edi Mehana (Ali), Ekrem Ahmeti, Hristos Antoniou, Dimitris Baboukidis, Ogzjim Bertji, Elhame Bilal (Linda), Platonas Brakoulias, Blerim Darlishta, Armando Dauti (Ilyr), Jean-Jacques Dechaut, Giorgos Douatzis, Thanassis Dovris, Visar Etemi (Ismaili), Meletis Georgiadis, Hasan Gioni, Antonis Hatzis, Besa Imami, Marios Ioannou, Ornela Kapetani, Dimitris Katsopoulos, Doue Kolla, Elton Kostouri, Nikos Lambrou, Dimitris Liolios, Zimer Mehana, Florian Meko, Bardi Moutslari, Anastasis Nihno, Viktor Paboukidis, Altin Pegol, Fation Pegol, Christo Plaka, Frank Prenga, Mihalis Seferidis, Blendar Tarai, Christoforos Tarai, Lino Totai, Haki Tsalihi, Ermal Tsela, Leonard Tsiko, Artour Tsora, Panayotis Tsora,     Entouan Tsoutsi, Gramos Ymeri, Lulzim Zeqja

Synopsis :

Directement inspiré par des rencontres et des entretiens avec un prisonnier albanais incarcéré en Grèce, le film se déroule entre les deux pays. Raskolnikov moderne, Eduart est un jeune homme blessé. Élevé au sein d’une famille dominée par un père militaire, il a vécu une enfance et une adolescence dans un climat de violence et d’oppression. Avec deux amis, il rêve de quitter l’Albanie pour la Grèce et de former un groupe de rock. C’est ainsi que les trois garçons tentent le voyage en passant illégalement la frontière. La neige et les loups… Un des garçons y laisse sa peau et les deux autres arrivent à Athènes où ils vivent d’expédients, de larcins, de relations homosexuelles tarifées… Jusqu’au drame. Eduart tue un homme. Raflé et reconduit à la frontière albanaise, il retrouve sa famille et surtout sa jeune sœur dont il est très proche, mais son père le dénonce à la police pour un vol qu’il a commis des années auparavant. Commence alors son calvaire dans une prison albanaise que la réalisatrice filme à la fois avec un réalisme cru et une grande pudeur. Les images suggèrent, les regards sont parfois presque insoutenables, la violence est latente. Eduart, qui a toujours réagi à la violence par la violence, prend alors conscience, grâce à sa rencontre avec un médecin allemand, des autres et de lui-même. (Divergences)

Bande-annonce

Country Teacher (2009)


Sortie en France 01 avril 2009
Titre original : Venkovsky Ucitel
République Tchèque
Réalisateur : Bohdan Sláma
Drame
113 mn

Site Officiel

Distribution :

Pavel Liska (Le Professeur), Anna Vladykova (La Serveuse), Frantisek Prosek  (Frère), Jaroslav Vicek (Jarda), Josef Prosek  (Frère), Ladislav Sedivy  (Le Garçon),    Marek Daniel (Le Petit Ami), Milos Cernousek (Le Principal), Miloslav Vokaty (Jozin),    Miroslav Krobot (Le Père), Pavel Vladyka (Le Barman), Tereza Voriskova (Popsie),   Zdena Kucerova (La Vieille Dame), Zuzana Bydzovska (Marie), Zuzana Kronerova (La Mère)

Synopsis :
Ancien professeur de biologie dans un grand lycée de Prague, Klimes s'exile dans un petit village de campagne pour y exercer la fonction d'instituteur. Les habitants s'interrogent sur les raisons qui ont pu pousser cet homme vers une telle "régression" sociale, mais le nouvel instituteur reste flou sur son passé. Si ses méthodes peu orthodoxes - à base de travaux pratiques et de sorties éducatives en plein nature - ne font pas l'unanimité, le maître parvient néanmoins à gagner la confiance progressive des villageois.

Au fil de ses rencontres, l'instituteur sympathise avec une cultivatrice plus âgée que lui, Marie. Tous deux partagent le même amour de la nature et en viennent rapidement à s'échanger des confidences. Depuis la mort de son mari, Marie vit seule avec son fils, âgé d'une quinzaine d'années et qui est en plein échec scolaire. Elle demande à l'instituteur de lui donner des cours particuliers, ce qu'il accepte un peu malgré lui. Colérique et violent, l'adolescent se laisse petit à petit amadouer par le maître en qui il voit un père de substitution.

Mais le village est bientôt perturbé par l'arrivée d'un homme qui se présente comme un ami de l'instituteur, et qui est en réalité son ancien petit copain. Venu reconquérir le coeur de celui-ci, il comprend très vite que l'instituteur éprouve des sentiments secrets pour le jeune fils de Marie. Le maître souffre d'autant plus de cet amour impossible que le garçon sort avec une ravissante adolescente qui se trouve être une de ses anciennes élèves... (Cinemovies)

Secrets de tournage.

Un cinéaste de prix

Après avoir obtenu de nombreux prix dans des festivals étudiants pour son premier court-métrage, Bohdan Slama a été primé au Festival de Rotterdam et au Festival Premiers Plans d'Angers pour Les abeilles sauvages, son premier long-métrage. De même, Something like happiness a reçu la Concha d'Or du Festival de San Sebastian et Country Teacher a été sélectionné aux Festivals de Venise et de Toronto en 2008.

Origines du projet

Bohdan Slama s'est inspiré de l'histoire de deux de ses amis pour le scénario de son film: "L'un était tombé amoureux d'un homme hétérosexuel ; l'autre, une femme, était amoureuse d'un homme gay [et] tous deux souffraient d'avoir été rejetés," raconte t-il. La trame principal du film est née de ce vécu déchirant mis en scène dans un petit village à une centaine de kilomètres de Prague, qui avait séduit le cinéaste : "Il m'a semblé évident que Country Teacher devait se dérouler là. Nous avons besoin alternativement de ville et de campagne. C'est comme le yin et le yang. Il faut les deux pour se sentir entier", confie-t-il.

Une mise en scène signifiante

Pour Bohdan Slama, la beauté des paysages et des lumières se devait de jouer en contrepoint avec la situation tragique vécue par les personnages. Aussi, afin de les inscrire dans un environnement mettant en relief leur existence, le cinéaste avoue avoir privilégié le plan séquence permettant "d'accumuler de l'énergie et de l'émotion." Redoutant de couper au milieu d'une scène, il voulait en outre faire de chaque plan un "combat, parce que chaque petite erreur gâche les efforts de tout le monde" et que lorsque le plan est réussi, la satisfaction est "incomparable".

La scène du "viol"

Scène dérangeante au sein du film, la scène du "viol" a été délicate pour Bohdan Slama qui voulait en souligner l'impulsivité tout en sachant bien que d'elle dépendrait le succès ou l'échec même du film : "Au moment du tournage, j'ai senti un grand soulagement : je voyais que ça fonctionnait, que la scène était convaicante, tendre et cruelle à la fois", se réjouit-il.

Les animaux au cinéma

Chargés de symboles, les animaux ont un rôle déterminant dans le film de Bohdan Slama, soulignant par association d'idées les contradictions de l'homme, son besoin d'appartenance à une communauté et le rôle qu'il a à y jouer. Si le réalisateur préfère laisser au spectateur le soin d'interpréter les leçons d'humanité qu'ils permettent de donner, il ne nie pas le rôle métaphorique des cours sur les escargots et les abeilles, donnés par le professeur.

Un acteur fétiche

C'est la troisième fois que Bohdan Slama travaille avec Pavel Liska. Célèbre en République Tchèque, l'acteur a en effet joué dans ses précédents films, Les abeilles sauvages en 2001 et Something like happiness en 2005. Le cinéaste a longtemps hésité avant de le choisir pour ce dernier rôle: "Il est devenu le personnage tel que je l'imaginais, de façon plus émotionnelle que rationnelle", admet-il finalement, soulignant la vérité et la profondeur que son acteur fétiche a su atteindre en se laissant totalement absorber par son personnage.

Espoirs du cinéma tchèque

L'actrice Zuzana Bydzovska a d'abord été comédienne de théâtre avant de jouer dans le film de fin d'études de Bohdan Slama qui avoue avoir secrètement trouvé la force d'avancer dans l'écriture du personnage de la mère en pensant très souvent à elle. S'il a choisi Tereza Voriskova, qui joue la petite amie de Lada, parmi les espoirs du cinéma tchèque, il a repéré un acteur non professionnel Ladislav Sedivy pour le rôle du jeune garçon, lors d'un casting réunissant deux mille jeune de son âge. (AlloCine


Bande-annonce

Cracks (2008)


Année de production 2008
Sortie en France 30 décembre 2009
Réalisateur : Jordan Scott
Drame, Lesbien
104 mn

Distribution :
Eva Green (Miss G), Juno Temple (Di Radfield), María Valverde (Fiamma), Imogen Poots (Poppy), Ellie Nunn (Lily), Adele McCann (Laurel), Zoe Carroll (Rosie), Clemmie Dugdale (Fuzzy), Sinéad Cusack (Miss Nieven) 

Synopsis :

Dans un pensionnat pour jeunes filles retiré du monde, Di et ses amies s'adonnent à des jeux fantaisistes, insolents et parfois cruels, encouragées par leur professeur de plongée, Miss G, qu'elles idolâtrent.
Miss G est une très belle femme, charismatique, cultivée, et pleine de surprises. Elle les fait rêver en leur contant ses nombreux voyages exotiques et ses liaisons passionnées.

Fiamma, une nouvelle élève arrivée d'Italie, vient bousculer le quotidien des jeunes filles et provoquer à son insu leur jalousie. Cette belle aristocrate, éprise de liberté, captive entièrement l'attention de Miss G au grand désarroi de Di et sa bande. Pourtant, lorsque Miss G tente de gagner les faveurs de Fiamma, à la fois fascinée et attirée par elle, celle-ci la rejette.
Miss G perd alors le contrôle d'elle-même et déclenche une série d'événements tragiques qui fera perdre leur innocence aux jeunes filles.

Secrets de tournage

Un casting entièrement féminin

Il n'y a pratiquement aucun homme au casting de Cracks. En revanche, il a dû trouver les élèves entourant la professeur Miss G interprété par Eva Green. Jordan Scott explique son choix: "J'ai souhaité mêler des actrices professionnelles à de nouvelles venues sans formation aucune. Juno Temple et Imogen Poots ont été recrutées à Londres, où nous avons vu des filles remarquables. J'étais consciente d'exiger beaucoup de ces jeunes actrices, qui devraient être à la fois courageuses, talentueuses et douées d'un bon instinct. Juno est subtile et déchirante dans le rôle de Di. Cette fille, si vindicative au départ, se montrera la plus vulnérable de toutes, partagée entre sa vénération pour Miss G et la lente prise de conscience que celle-ci est en train de sombrer dans la folie."

Tiré de l'oeuvre de Sheila Kohler

Le film est tiré de l'oeuvre de Sheila Kohler Cracks publié en 2009 et qui a connu un large succès critique. L'histoire se déroulait cependant en 1960 en Afrique du Sud. Christine Vachon , grand figure du cinéma indépendant américain, explique : "Il y eut plusieurs tentatives d'adaptation, puis nous avons engagé deux jeunes scénaristes, Ben Court et Caroline Ip, qui avaient écrit le thriller psychologique The Hole. C'est à ce stade que l'intrigue fut transposée en Angleterre."

Un film réalisé par la fille de Ridley Scott

Jordan Scott n'est autre que la fille du réalisateur Ridley Scott. Pas étonnant donc de voir que le film est produit par ce dernier ainsi que par son frère Tony Scott. Né en angleterre, Jordan Scott a beaucoup réalisé de clips et fr films institutionnels avant de se tourner vers le court-métrage. Cracks est son premier film.

Le choix d'Eva Green

C'est en janvier 2008 que Jordan Scott eut sa première rencontre avec Eva Green pour le rôle de Miss G. Cette dernière a du visionner plusieurs films faisant échos à Cracks tels que Sa Majesté des mouches, Pique-nique à Hanging Rock, Les Belles années de Miss Brodie et Créatures célestes: "C'était la première fois que je travaillais avec une réalisatrice. Nous nous sommes envoyé quantité de mails, et Jordan a réécrit plusieurs scènes en conséquence. Je n'avais jamais connu cela auparavant et j'ai été heureuse de pouvoir apporter ma contribution. N'ayant pas été en pensionnat, j'avais des questions sur cet environnement et au sujet de cette femme, qui est une grande enseignante, respectée de ses élèves. Miss G est une source d'inspiration, elle incite les filles à se surpasser, à se lancer des défis un peu fous. Elle ne veut pas les voir devenir des femmes au foyer. Elle est cool et moderne au milieu de ces vieilles profs conservatrices. Son rejet des conventions en fait un danger pour l'institution."

Un mélange d'innocence et de noirceur

La réalisatrice Jordan Scott a voulu avec ce film faire échos aux contes de fées avec "d'innocentes jeunes filles cloîtrées dans un pensionnat des plus inquiétants, et leur prof bien aimée, Miss G, qui fait à la fois office de bonne fée et de sorcière." Elle ajoute: "J'ai imaginé que ces filles percevaient leur univers à travers un voile de mythes et de fantasmes pour épicer une réalité qui eût été, sinon, tristement monotone et solitaire. (...) Je me suis demandée ce que ces personnages feraient pour s'accrocher à leur monde imaginaire et préserver leur bienheureux équilibre. Ce qui m'a renvoyée à une question plus vaste : jusqu'où une personne ira-t-elle pour protéger les illusions qu'elle entretient sur elle-même et sur le monde environnant ?"

Un film tourné en Irlande

La réalisatrice souhaitait restituer au plus proche la vision subjective des jeunes filles. C'est pour cette raison qu'elle a cherché des décors où chaque site devait y être magnifié, embelli, idéalisé. Le film a été tourné à la Headfort School. La réalisatrice évoque son atmosphère: "Je me faisais une image encore plus sévère de notre pensionnat. Mais, le jour de notre première visite, cet édifice était tellement sinistre et rébarbatif qu'il faisait penser à une prison. Une ambiance idéale pour la scène de l'arrivée de Fiamma lorsqu'elle descend de la voiture et se demande dans quel enfer elle a échoué. Cette longue façade toute grise, ces couloirs en pierre polie donnent à l'école l'allure d'une maison de redressement. Le pensionnat est un personnage à part entière, impassible et omniprésent. Impossible de l'ignorer."

Pourquoi choisir le cadre de l'angleterre et l'année 1934

A l'inverse du roman qui se déroule en Afrique en 1960, le film se situe en angleterre en 1934, Jordan Scott s'explique: ""Le roman ne donnait pas de repères temporels précis, mais je me suis progressivement focalisée sur 1934. En fait, cela pourrait se passer n'importe où, n'importe quand, du fait de l'isolement extrême de cette école. Nous avons créé une île métaphorique sans jamais préciser sa position géographique et avons choisi l'année 1934 parce qu'elle ouvrit une étrange période de déni en Europe. C'était un repère temporel approprié pour cette histoire où l'isolement et le déni de la réalité extérieure jouent un rôle clé. Ces personnages vivent dans leur petite bulle, coupés du reste du monde."  (AlloCine)


Bande-annonce


Cracks Bande annonce vost publié par CineMovies.fr - Les sorties ciné en vidéo
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