USA
Date de sortie : Septembre 1961
Réalisateur : Stanley Kubrick
Producteur exécutif : Kirk Douglas
Producteur délégué : Edward Lewis
Producteur délégué : Edward Lewis
Scénariste : Dalton Trumbo
D'après l'oeuvre de Dalton Trumbo
D'après l'oeuvre de Dalton Trumbo
Directeur de la photographie : Russell Metty
Compositeur : Alex North
Conception générique : Saul Bass
Cascadeurs : Yakima Canutt, Richard Farnsworth
Compositeur : Alex North
Conception générique : Saul Bass
Cascadeurs : Yakima Canutt, Richard Farnsworth
Historique, Romance, Biopic, Guerre
198 mn
Distribution :
Anthony Mann, Kirk Douglas, Jean Simmons, John Gavin, Nina Foch, John Ireland, Laurence Olivier, Tony Curtis, Charles Laughton, Peter Ustinov, Herbert Lom, Woody Strode, Charles Mcgraw, John Dall, Anthony Hopkins, Peter Brocco, John Hoyt, Paul Lambert, Robert J. Wilke, Nick Dennis, Frederick Worlock, Richard Farnsworth, Carleton Young,Edward Lewis
Synopsis :
A l'époque de l'Empire romain, Spartacus, ancien esclave devenu gladiateur, se révolte contre ses maîtres et lève une armée. Après quelques victoires éclatantes, la troupe entreprend de marcher sur la Rome de Jules César...[Le film, inspiré par un best-seller de Howard Fast (1951) avec un scénario signé par Dalton Trumbo, brode sur cette fable une intrigue complexe, cryptée d'un bout à l'autre par une érotique ambiguë. Hollywood ne s'y était pas trompée qui, à l'époque, censura les séquences les plus triviales ou greffa des répliques édulcorées sur certaines expressions jugées alors équivoques. La plus célèbre scène concerne le dialogue entre Marcus Licinius Crassus (Laurence Olivier) et son bel esclave affranchi Antoninus (Tony Curtis). Crassus alors dans son bain, fait discrètement allusion à son goût sexuel aussi bien pour les hommes que pour les femmes à travers une métaphore gastronomique. Il convient, d'ailleurs, de reproduire la totalité du dialogue, et non pas seulement la fameuse réplique où le maître dit : « Pour satisfaire mes goûts... il me faut des huîtres et des escargots. » Car cette ultime affirmation est amenée sournoisement, dans la nuit de l'atrium par une série graduelle de propositions charnelles… Cette scène est un délice.Antoninus – Non, maître.Crassus – As-tu jamais menti ? Antoninus – Pas, si je peux l’éviter.Crassus – As-tu jamais déshonoré les dieux ? Antoninus – Non, maître. Crassus – Te refrènes-tu de ces vices par respect des vertus morales ? Antoninus – Oui, maître. Crassus – Manges-tu des huîtres ? Antoninus – Lorsque j'en ai, maître. Crassus – Manges-tu des escargots ? Antoninus – Non, maître. Crassus – Considères-tu que c'est moral de manger des huîtres et immoral de manger des escargots ? Antoninus – Non, maître. Crassus – Bien sûr que non. Tout est une question de goût, n'est-ce pas ? Antoninus – Oui, maître. Crassus – Et le goût n'est pas semblable à l'appétit et donc n'a aucun rapport avec la moralité, n'est-ce pas ? Antoninus – Cela pourrait sans doute se discuter, maître. Crassus – Ça suffit. Mes vêtements, Antoninus. Pour satisfaire mes goûts... il me faut des huîtres et des escargots. A la sortie du bain, sur le balcon, Marcus Licinius Crassus, couve alors du regard le jeune homme torse nu, et s'écrie : « Là, mon garçon, c'est Rome…, la puissante, la majestueuse…, nul ne peut résister à Rome… et moins encore un jeune garçon. Il faut la servir, courber la tête devant elle, ramper à ses pieds, il faut l'aimer. ». La fuite d'Antoninus suit directement ce dialogue, et son évasion a plutôt à voir avec sa peur d'avoir à faire face à l'homosexualité de son maître Crassus.](Culture & Questions qui font Débats)
Secrets de tournage
Une version définitive
Tourné en 167 jours (dont 6 semaines pour la scène de la bataille finale), Spartacus sortit sur les écrans américains le 7 octobre 1960. Kubrick alors sous contrat avec Douglas, désavoua le film, pour son montage final d'une durée de 184 mn. Le metteur en scène tira les leçons de cette expérience : il exigea d'avoir dorénavant le final cut sur tous ses films. Bien que Spartacus fût un succès public à sa sortie,les recettes ne remboursèrent pas le budget du film. Ce dernier réapparut dans les salles en 1991 dans une version augmentée de 14 mn. On peut y voir notamment une séquence évoquant l'homosexualité des rôles tenus par Curtis et Olivier. Le son de cette scène étant perdu, Tony Curtis se doubla lui même, tandis que Anthony Hopkins s'essayera sur la voix du regretté disparu Laurence Olivier. Douglas déclare dans son livre de mémoire Le fils du chiffonnier : "Spartacus occupa 3 ans de ma vie, plus de temps que n'en passa le véritable Spartacus à guerroyer contre l'empire romain".
Un tournage compliqué pour Kubrick
Le tournage débuta le 27 Janvier 1959. Très vite, Douglas tomba en désaccord complet avec Anthony Mann. Le vendredi 13 Février, le réalisateur était renvoyé (il retrouvera Douglas en 1965 pour Les Héros de Télémark). Certaines scènes tournées par le metteur en scène figurent au montage final (les mines de pierre, et l'école des gladiateurs). Il est remplacé par Stanley Kubrick, alors âgé de 32 ans, jeunesse qui glaçait les commanditaires du film. Douglas avait auparavant travaillé avec lui sur Les Sentiers de la gloire (1957). La production se réorganisa, l'actrice Sabina Bethmann fut remerciée pour faire place à Jean Simmons.Kubrick dut faire face à d'autres problèmes. Tout d'abord, il dirigea des acteurs-réalisateurs qui avaient tous leur avis sur la mise en scène. Ainsi, Laurence Olivier se plaignit à Douglas du manque d'expérience du jeune metteur en scène et regrettait le départ de Mann. Laughton, quant à lui, demanda à Ustinov de réécrire ces dialogues, tandis que Douglas proposa systématiquement d'autres emplacements pour la caméra. De plus, le tournage se compliqua : Jean Simmons se fit opéré d'urgence, Tony Curtis se déchira le tendon d'Achille pendant une partie de tennis, et Kirk Douglas attrapa un virus.
Un scénario et une préparation diffiçile
Douglas confia d'abord l'écriture du script à Howard Fast, l'auteur du livre. Le résultat fut un véritable désastre (selon les mots de l'acteur-réalisateur), et la tâche fut confiée à Dalton Trumbo. Ce dernier, toujours sur la terrible "liste noire" anti-communiste de MacCarthy, ne pouvait signer le film de son véritable nom, et travailla sous le pseudonyme de Sam Jackson pendant toute la production de Spartacus. Grâce à ce film et son producteur, il retrouvera sa véritable identité au générique.Douglas compléta rapidement le casting, et reçut les accords de Laurence Olivier, d'abord intéressé par le rôle principal (avec qui il a déjà tourné Au fil de l'épée , 1959), Charles Laughton, et Peter Ustinov. En revanche, l'interprète féminine fut difficile à trouver. Après le refus ou la défection d'Ingrid Bergman, Elsa Martinelli, Jean Simmons, et Jeanne Moreau, le choix se porta sur une parfaite inconnue d'origine allemande, Sabina Bethmann. Quant au choix du metteur en scène, le problème fut semblable. Ainsi se succédèrent David Lean, Martin Ritt (alors au chômage), puis Universal imposa Anthony Mann.
Au commencement
C'est début 1957 que naquit l'idée de transposer au cinéma Spartacus, le roman d'Howard Fast (également connu pour les amateurs de la série noire sous le nom de E.V Cunningham). Kirk Douglas, qui venait de lire le scénario de Ben-Hur, désirait jouer le rôle titre. Le réalisateur, William Wyler (avec qui l'acteur avait déjà tourné Histoire de détective, 1951), lui proposa alors de jouer le personnage de Messala, le "méchant" du film. L'acteur, déçu, refusa et laissa la place à Charlton Heston.A la fin de cette même année, Edward Lewis, un producteur délégué travaillant pour Douglas au sein de sa société de production Bryna, lui apporta le roman Spartacus. Emballé, Douglas prend une option pour les droits cinéma, et proposa le film à United Artists, firme à laquelle il venait de faire gagner beaucoup d'argent avec Les Vikings, qu'il avait également coproduit. Cette major refusa le projet, prétextant avoir un scénario identique en projet, s'intitulant The Gladiators, avec Yul Brynner. Ce film, qui devait être dirigé par Martin Ritt, ne verra jamais le jour. Furieux, Douglas soumit alors le film à Universal, qui accepta sous réserve d'avoir un scénario plus complet, une affiche prestigieuse, et d'imposer leur metteur en scène.
Tourné en 167 jours (dont 6 semaines pour la scène de la bataille finale), Spartacus sortit sur les écrans américains le 7 octobre 1960. Kubrick alors sous contrat avec Douglas, désavoua le film, pour son montage final d'une durée de 184 mn. Le metteur en scène tira les leçons de cette expérience : il exigea d'avoir dorénavant le final cut sur tous ses films. Bien que Spartacus fût un succès public à sa sortie,les recettes ne remboursèrent pas le budget du film. Ce dernier réapparut dans les salles en 1991 dans une version augmentée de 14 mn. On peut y voir notamment une séquence évoquant l'homosexualité des rôles tenus par Curtis et Olivier. Le son de cette scène étant perdu, Tony Curtis se doubla lui même, tandis que Anthony Hopkins s'essayera sur la voix du regretté disparu Laurence Olivier. Douglas déclare dans son livre de mémoire Le fils du chiffonnier : "Spartacus occupa 3 ans de ma vie, plus de temps que n'en passa le véritable Spartacus à guerroyer contre l'empire romain".
Un tournage compliqué pour Kubrick
Le tournage débuta le 27 Janvier 1959. Très vite, Douglas tomba en désaccord complet avec Anthony Mann. Le vendredi 13 Février, le réalisateur était renvoyé (il retrouvera Douglas en 1965 pour Les Héros de Télémark). Certaines scènes tournées par le metteur en scène figurent au montage final (les mines de pierre, et l'école des gladiateurs). Il est remplacé par Stanley Kubrick, alors âgé de 32 ans, jeunesse qui glaçait les commanditaires du film. Douglas avait auparavant travaillé avec lui sur Les Sentiers de la gloire (1957). La production se réorganisa, l'actrice Sabina Bethmann fut remerciée pour faire place à Jean Simmons.Kubrick dut faire face à d'autres problèmes. Tout d'abord, il dirigea des acteurs-réalisateurs qui avaient tous leur avis sur la mise en scène. Ainsi, Laurence Olivier se plaignit à Douglas du manque d'expérience du jeune metteur en scène et regrettait le départ de Mann. Laughton, quant à lui, demanda à Ustinov de réécrire ces dialogues, tandis que Douglas proposa systématiquement d'autres emplacements pour la caméra. De plus, le tournage se compliqua : Jean Simmons se fit opéré d'urgence, Tony Curtis se déchira le tendon d'Achille pendant une partie de tennis, et Kirk Douglas attrapa un virus.
Un scénario et une préparation diffiçile
Douglas confia d'abord l'écriture du script à Howard Fast, l'auteur du livre. Le résultat fut un véritable désastre (selon les mots de l'acteur-réalisateur), et la tâche fut confiée à Dalton Trumbo. Ce dernier, toujours sur la terrible "liste noire" anti-communiste de MacCarthy, ne pouvait signer le film de son véritable nom, et travailla sous le pseudonyme de Sam Jackson pendant toute la production de Spartacus. Grâce à ce film et son producteur, il retrouvera sa véritable identité au générique.Douglas compléta rapidement le casting, et reçut les accords de Laurence Olivier, d'abord intéressé par le rôle principal (avec qui il a déjà tourné Au fil de l'épée , 1959), Charles Laughton, et Peter Ustinov. En revanche, l'interprète féminine fut difficile à trouver. Après le refus ou la défection d'Ingrid Bergman, Elsa Martinelli, Jean Simmons, et Jeanne Moreau, le choix se porta sur une parfaite inconnue d'origine allemande, Sabina Bethmann. Quant au choix du metteur en scène, le problème fut semblable. Ainsi se succédèrent David Lean, Martin Ritt (alors au chômage), puis Universal imposa Anthony Mann.
Au commencement
C'est début 1957 que naquit l'idée de transposer au cinéma Spartacus, le roman d'Howard Fast (également connu pour les amateurs de la série noire sous le nom de E.V Cunningham). Kirk Douglas, qui venait de lire le scénario de Ben-Hur, désirait jouer le rôle titre. Le réalisateur, William Wyler (avec qui l'acteur avait déjà tourné Histoire de détective, 1951), lui proposa alors de jouer le personnage de Messala, le "méchant" du film. L'acteur, déçu, refusa et laissa la place à Charlton Heston.A la fin de cette même année, Edward Lewis, un producteur délégué travaillant pour Douglas au sein de sa société de production Bryna, lui apporta le roman Spartacus. Emballé, Douglas prend une option pour les droits cinéma, et proposa le film à United Artists, firme à laquelle il venait de faire gagner beaucoup d'argent avec Les Vikings, qu'il avait également coproduit. Cette major refusa le projet, prétextant avoir un scénario identique en projet, s'intitulant The Gladiators, avec Yul Brynner. Ce film, qui devait être dirigé par Martin Ritt, ne verra jamais le jour. Furieux, Douglas soumit alors le film à Universal, qui accepta sous réserve d'avoir un scénario plus complet, une affiche prestigieuse, et d'imposer leur metteur en scène.
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