Auteur : Guy Hocquenghem
Le livre du film. Un style vif, concis, qui a peu vieilli. Sur le fait que l’on a opposé à la répression nazie l’homosexualité de Röhm : « Après tout, le théoricien officiel du racisme nazi, Rosenberg, était bien juif … Mais on n’a jamais pensé à le reprocher au peuple d’Israël, nous empresserons-nous d’ajouter. Alors que Röhm sert encore aujourd’hui à toute sorte de pseudo-savants, pour expliquer leur détestation anti-homosexuelle… »(p113) Ce témoignage, très émouvant, de l’ancienne secrétaire du Dr Hirschfeld : Oui, nous étions inconscients, nous avons dansé jusqu’au bout, et nous avons été durement punis, puisque jamais sans doute on ne nous rendra justice. Ils sont morts pour rien. Combien ont-ils été ? Cent mille, cinq cent mille, un million ? Qui le saura jamais ? Parmi ces danseurs, ces travestis rieurs que j’ai connus à Berlin, pas un peut-être n’a survécu. Alors, quand des fois l’on s’étonne autour de moi, que je ne veuille jamais aller dans une fête, une partie entre nous, ou une discothèque réservée, je repense à ces derniers bals de Berlin, tandis que les trains déjà partaient pour Buchenwald, et je me dis tout bas que demain peut-être, cette joie de vivre, cette sécurité seront balayées d’un coup, puisque après tout nous étions si forts, et que nous n’avons jamais su nous défendre autrement que par l’oubli. » (p153) Une petite remarque rigolote pour les années 70, il donne l’after-shave comme une mode pédé que nous auraient prise les hétéro ! (p166). Editions libres/ Hallier, 1979. (Bouquinerie)
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