Espagne
Titre original : Beloved Friend
Réalisateur : Ventura Pons
Comédie dramatique
90 mn
Distribution :
Joseph Maria Pou, Rosa Maria Sarda, David Selvas, Irène Montala, Mario Gas, Jordi Dauder, Angels Sanchez, Tàtels Perez, Jordi Andujar, Daniel Tlambors, Joseph Clara, Joseph Mota
Synopsis :
Un professeur de littérature médievale, homosexuel d'âge mûr se sachant condamné par la maladie, décide de léguer, par le biais de son meilleur élève, son héritage spirituel. Mais celui-ci le refuse. Autour de lui, dans une course contre le temps, d'autres personnes se battent, luttent et s'agressent en même temps qu'ils découvrent mutuellement la racine de leurs affections.
Note.
[Ventura PONS n'en est pas à son premier film. Méconnu en France, il a pourtant derrière lui quelque vingt années de cinéma et dix longs métrages. Il a abordé plusieurs fois la question gay au cours de sa carrière, et notamment en 1997 avec "Caresses", adapté lui aussi d'un auteur catalan contemporain : Sergi Belbel. Ces films sont essentiellement des adaptations à l'écran de romans ou de pièces de théâtre. Pons réutilise un matériau imaginé par d'autre, il n'est donc pas auteur à part entière. Et on le sent bien dans Ami/amant. Voilà un exercice de mise en scène bien appliqué, presque scolaire, ou l'adaptation cinématographique, loin de créer une atmosphère propre au réalisateur, n'est guère plus inspirée que celle d'un sitcom. L'adaptation, on l'aura remarqué, a été faite par l'auteur même de la pièce. Et ça se sent : Ce sont une heure et demi de théâtre filmé, de dialogues incessants, sans répit aucun, auquel nous assistons. Comme dans le bon vieux théâtre classique, tout est expliqué par de longs bavardages : vous pouvez regarder le film les yeux fermés !
Le sujet homosexuel est encore traité avec les poncifs si chers au cinéma : un jeune prostitué n'assume son homosexualité qu'à travers des relations tarifées (encore l'équation : homosexualité = prostitution), un professeur d'université d'âge mûr n'a connu que des sentiments d'amour contrariés pour des hétéros (homosexualité = amour impossible) et se retrouve complètement seul (homosexualité = solitude), tributaire des gigolos et se découvrant tardivement un goût immodéré pour la paternité (homosexualité = frustration de ne pas avoir d'enfants). Aucune nuance dans l'approche d'une sexualité différente. On nage encore dans un misérabilisme exacerbé. On ne nous épargne pas non plus l'hétérosexualité rédemptrice avec une fin très "morale" qui recevrait même l'approbation de Boutin.
Le seul intérêt de ce film bavard serait précisément dans son thème central : le désir impérieux de transmettre une part de soi aux générations futures avant sa mort. D'où le titre de la pièce : "Testament". Ce testament est le savoir que le professeur d'université tente de transmettre à l'un de ses élèves dont il s'est entiché. Héritage trop lourd pour le jeune homme qui refuse en bloc toute responsabilité et choisi de faire du cynisme son credo. Ce rapport professeur/élève en tant qu'il devient un rapport père/fils mais aussi un rapport platonique amant/ami est au cœur du film et le fait vibrer malgré tout. Mais, comme si cela ne suffisait pas, deux personnages féminins ont été rajoutés par rapport à la pièce : une élève, tombée enceinte de notre jeune premier, et sa mère. L'intérêt de ces deux personnages est plutôt secondaire, tant d'un point de vu thématique que dramatique, et pourtant, c'est en montage parallèle qu'ils alternent avec le "couple" prof/élève, ne créant que des longueurs. Ces rapports mère/fille très convenus finissent rapidement par nous laisser indifférents. Le film pêche enfin par un "sur-scénarisation" qui casse quelque peu la crédibilité de l'ensemble. On tâchera de faire mieux la prochaine fois.]"A d v e n t i c e - Gabriel de Monteynard"
Le sujet homosexuel est encore traité avec les poncifs si chers au cinéma : un jeune prostitué n'assume son homosexualité qu'à travers des relations tarifées (encore l'équation : homosexualité = prostitution), un professeur d'université d'âge mûr n'a connu que des sentiments d'amour contrariés pour des hétéros (homosexualité = amour impossible) et se retrouve complètement seul (homosexualité = solitude), tributaire des gigolos et se découvrant tardivement un goût immodéré pour la paternité (homosexualité = frustration de ne pas avoir d'enfants). Aucune nuance dans l'approche d'une sexualité différente. On nage encore dans un misérabilisme exacerbé. On ne nous épargne pas non plus l'hétérosexualité rédemptrice avec une fin très "morale" qui recevrait même l'approbation de Boutin.
Le seul intérêt de ce film bavard serait précisément dans son thème central : le désir impérieux de transmettre une part de soi aux générations futures avant sa mort. D'où le titre de la pièce : "Testament". Ce testament est le savoir que le professeur d'université tente de transmettre à l'un de ses élèves dont il s'est entiché. Héritage trop lourd pour le jeune homme qui refuse en bloc toute responsabilité et choisi de faire du cynisme son credo. Ce rapport professeur/élève en tant qu'il devient un rapport père/fils mais aussi un rapport platonique amant/ami est au cœur du film et le fait vibrer malgré tout. Mais, comme si cela ne suffisait pas, deux personnages féminins ont été rajoutés par rapport à la pièce : une élève, tombée enceinte de notre jeune premier, et sa mère. L'intérêt de ces deux personnages est plutôt secondaire, tant d'un point de vu thématique que dramatique, et pourtant, c'est en montage parallèle qu'ils alternent avec le "couple" prof/élève, ne créant que des longueurs. Ces rapports mère/fille très convenus finissent rapidement par nous laisser indifférents. Le film pêche enfin par un "sur-scénarisation" qui casse quelque peu la crédibilité de l'ensemble. On tâchera de faire mieux la prochaine fois.]"A d v e n t i c e - Gabriel de Monteynard"
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